Lorsque l’on suit l’actualité énergétique, on se rend compte que des records tombent régulièrement. Éolien, solaire, véhicules électriques : les solutions censées guider la transition pullulent. Mais toujours bien trop lentement, selon un rapport de la société de classification norvégienne DNV.
Dans l’actu : un (nouveau) rapport inquiétant sur la lenteur de la transition énergétique.
- Cette semaine, DNV a publié un rapport intitulé Energy Transition Outlook. Ses conclusions sont très peu encourageantes.
L’essentiel : les énergies renouvelables ne remplacent pas vraiment les fossiles.
- DNV estime que l’on pourra dire que la transition énergétique aura commencé une fois que « l’énergie propre remplacera l’énergie fossile en termes absolus », lit-on dans son rapport.
- Normalement, cela devrait débuter l’an prochain Car jusqu’à présent, malgré ce que l’on pourrait croire, c’est loin d’être le cas. Certes, les parcs éoliens et photovoltaïques se multiplient et les ventes de véhicules électriques augmentent rapidement. Mais ces solutions répondent plus à la croissance de la demande qu’elles ne remplacent les combustibles fossiles, déplore la société norvégienne.
- Ainsi, bien que tout ce que l’on considère comme « vert » progresse… le « sale » aussi. Entre 2017 et 2022, les énergies renouvelables n’ont satisfait que 51% de la nouvelle demande énergétique. Le reste a été comblé par les combustibles fossiles.
« De toute évidence, la transition énergétique a commencé au niveau sectoriel, national et communautaire, mais à l’échelle mondiale, les émissions record provenant des énergies fossiles sont en passe d’augmenter encore plus l’année prochaine. »
Remi Eriksen, CEO de DNV
Les efforts sont là, mais…
Conséquence : l’objectif de l’accord de Paris quasiment inatteignable.
- Face à une transition énergétique qui n’a toujours pas démarré à l’échelle mondiale, atteindre l’objectif de l’accord de Paris paraît impossible, ressort-il du rapport de DNV.
- Pour rappel, cet accord de 2015 visait à limiter l’augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels. Selon DNV, pour y parvenir, il faudrait déjà avoir réduit de moitié les émissions de CO2 d’ici 2030.
- Or, selon ses estimations, d’aujourd’hui à la fin de la décennie, ces émissions n’auront été réduites que de… 4%. On devrait à peine y arriver vingt ans plus tard : 46% en moins en 2050, estime DNV.
- Cela en dépit des efforts qui, tout de même, existent, :
- Les capacités d’énergie éolienne et solaire devraient être respectivement multipliées par 9 et 13 entre 2022 et 2050.
- La répartition entre énergies fossiles et non fossiles dans le mix énergétique, qui est actuellement de 80/20, devrait passer à 48/52 d’ici le milieu du siècle.
- « C’est rapide, mais pas assez pour atteindre les objectifs de Paris », conclut Remi Eriksen.

Pourquoi ne va-t-on pas assez vite ?
À court terme, les « taux d’intérêt élevés, les défis de la chaîne d’approvisionnement et les changements dans le commerce de l’énergie dus à la guerre en Ukraine constituent des freins évidents à la transition, indique le rapport. Mais à long terme, le problème se situe plutôt du côté du manque d’incitations au déploiement rapide des énergies renouvelables et du stockage. Mais aussi à l’absence de dissuasions pour réduire les émissions des combustibles fossiles dans certaines régions du monde, conclut le CEO de DNV.