Dans un désir de transparence, la Première ministre a annoncé la publication des 5 derniers rapports du GEES, le groupe d’experts qui conseille le Conseil national de sécurité. On y apprend des choses intéressantes.
De quoi s’agit-il ? Les rapports définitifs du GEES sont en ligne. Ils ont permis à la Première ministre Sophie Wilmès (MR) et au Conseil national de sécurité de prendre des décisions fondamentales durant cette période de confinement et de déconfinement. Un groupe d’experts dirigé par Erika Vlieghe, et dont faisait par exemple partie les épidémiologistes Marc Van Ranst ou encore Marius Gilbert.
Les détails ?
- Test, test, test. La capacité de testing de la Belgique a toujours été un sujet sensible. Tous les experts conviennent que les tests de masse sont le meilleur moyen de garder une épidémie sous contrôle. Depuis fin avril, on apprend que le GEES fait pression pour que le gouvernement augmente la capacité de testing de notre pays. Dès le 6 mai, notre capacité était apparemment suffisante. Pourtant, il faudra attendre la fin du mois de mai avant que les ministres concernés ne se décident à utiliser notre pleine capacité.
- La bulle de contacts. Leur taille a fait débat. Depuis la fête des Mères, chacun pouvait voir 4 personnes, toujours les mêmes (10 actuellement). Mais le GEES n’a jamais mis cette proposition sur la table. Dans son avis du 6 mai, le groupe propose ‘la règle de deux’, pour laquelle chaque personne était autorisée à voir deux personnes en dehors de la cellule familiale.
- Visite dans les maisons de repos. Dans son rapport du 14 avril, le GEES propose ‘d’étudier la mise en place de mesures d’atténuation au sein de groupes vulnérables spécifiques’. Ce qui doit mener à la visite d’une seule personne au sein des maisons de repos avec des vêtements de protection et des masques. Cette décision avait été vue à l’époque comme uniquement politique. Avec le fiasco que l’on connait: marche arrière à cause d’une non-concertation avec le secteur.
- Le pass ferroviaire. Le superkern a décidé samedi d’offrir à chaque Belge un pass ferroviaire gratuit pour dix trajets. Là encore, cela a provoqué beaucoup d’agitations, notamment à la SNCB, dont la CEO a déclaré qu’elle n’avait pas été consultée. Outre le risque pour le personnel, cela comportait aussi un risque pour les usagers, ce que le GEES avait pourtant souligné dans son rapport de la semaine dernière: ‘Certainement pour les occasions à forte demande, comme les excursions d’une journée à la mer pendant les week-ends ensoleillés.’
- S’enregistrer dans les cafés. Le GEES voulait que chaque client donne ses informations personnelles pour pouvoir consommer dans un café: laisser une identité pour être ensuite éventuellement tracé. ‘Interdit’, précisait la loi. Cela a mené a une certaine confusion: les politiques ont dû corriger le tir, préférant insister sur la bonne volonté des clients: ‘Laissez un numéro de téléphone’. Le message a-t-il été bien reçu ?
- La 2e vague. Dans leur rapport du 3 juin, les experts craignent une 2e vague. Ils ont peur que le gouvernement n’aille trop vite. En fait, il fustige le manque d’informations : les effets du retour dans les écoles et au sein des entreprises, le manque de directives concernant la quarantaine, la mobilisation supplémentaire du personnel médical pour pouvoir tester, le manque de moyen de Sciensano ou de l’INAMI. En fait il n’y a pas vraiment de plan en cas de 2e vague.