Test – Galaxy Ring : la première bague connectée de Samsung pose question

Attendue depuis de nombreuses années, la première bague connectée de Samsung est enfin devenue réalité cet été. La Galaxy Ring est ensuite arrivée très rapidement chez nous. Aveux d’un succès fulgurant ou tentative du constructeur de surfer rapidement sur la vague pour écouler ses exemplaires ? Difficile de répondre tant l’objet a de quoi diviser.

Le lancement de la Galaxy Ring cet été, en amont des Jeux olympiques, n’avait rien d’un secret. Outre le fait que cela fait plusieurs années que des rumeurs circulent à son propos, Samsung a vendu la mèche en janvier dernier, lors de l’annonce de son nouveau flagship, le Galaxy S24. Et si nous avons été plutôt déçus de voir que la bague connectée de Samsung ne serait pas disponible dès son lancement en Belgique, il n’aura finalement pas fallu attendre longtemps avant que le géant sud-coréen change d’avis. La Galaxy Ring est disponible en Belgique depuis le 23 septembre, au prix de 449 euros.  

Pour aborder ce tout nouveau produit lancé par Samsung, nous avons décidé de nous concentrer dans un premier temps sur l’objet en tant que tel, avant de nous concentrer sur le bien-fondé d’un tel gadget.

Un anneau pour les gouverner tous… vraiment ?

Difficile de se démarquer lorsqu’on se lance sur le marché des bagues connectées. Et pourtant, Samsung a tenté le coup en proposant un anneau concave plutôt que convexe. Autrement dit, il est légèrement courbé vers l’extérieur et est donc plus fin en son centre que sur les bords. De quoi se démarquer, certes, mais aussi diviser, car ce design ne plaira pas à tout le monde et c’est malheureusement notre cas. Et pour cause, les bords ont tendance à être plus marqués, ce qui rend le port de la bague moins agréable, du moins au début. Il faut dire que les dimensions de la bague n’aident pas (7 mm de haut et 2,6 mm d’épaisseur). Heureusement, elle est très légère. Et puis, au fil des jours, on s’y habitue.

Crédit : Jennifer Mertens

Sur le choix des coloris, Samsung a opté pour un trio classique : noir (mat), argenté (mat) et doré (brillant). De quoi faire en sorte que chacun y trouve son compte, malheureusement, dans notre cas, là encore, nous n’avons pas été convaincus et certainement pas par le doré brillant qui faisait un peu cheap. Mais bon, après tout, les goûts et les couleurs…

Quant aux tailles, Samsung a fait le choix d’en proposer neuf différentes et a assuré lors du lancement de la bague en Belgique que de nouvelles seraient ajoutées prochainement. Une bonne chose, bien évidemment, mais dans les faits, nous avons tout de même été déçus, car aucune des tailles proposées ne correspondait parfaitement à notre annulaire – doigt auquel nous avons choisi de porter la bague. Alors certes, cela peut être un problème propre aux anneaux, mais étant donné que celui-ci doit être parfaitement adapté pour que les capteurs fonctionnent au mieux, nous avons beaucoup hésité entre efficacité et confort.

À noter que Samsung fournit un système de baguier pour déterminer quelle taille est la meilleure pour toute commande en ligne. Solution choisie par d’autres constructeurs, notamment Oura ou Ultrahuman.

Pour finir sur la partie confort et port, sachez que les capteurs émettent – comme sur une smartwatch – de la lumière. Nous avons tout de même été surpris de voir notre doigt illuminé de rouge pendant la nuit. Plus de peur que de mal, bien sûr. Mais dans notre cas, ça a toujours été un aspect dérangeant des montres connectées, donc ça l’est aussi ici.

Capter son cœur du bout du doigt

Venons-en aux faits : l’utilité de la Galaxy Ring. Nous le disions, elle est bourrée de plusieurs capteurs et propose ainsi de suivre différents facteurs liés à la santé, notamment le rythme cardiaque, le niveau de stress, l’oxygène dans le sang ou encore le cycle menstruel en fonction de la température. Elle peut également détecter une activité physique et déclencher son suivi, mais cela se fera sur le smartphone et non sur la bague. Autrement dit, pour les sportifs, son utilité est assez limitée en comparaison d’un bracelet connecté, par exemple, qui sera plus complet en plus de permettre un suivi directement sur l’écran.

Quant aux données cardiaques relevées par la Galaxy Ring, ces dernières étaient souvent similaires à celles détectées par la Pixel Watch 3 que nous portions. Il se peut cependant qu’elle soit totalement à côté de la plaque, mais c’est souvent en raison d’un problème de connexion Bluetooth ou de mauvaise position de la bague. Car oui, pour qu’elle fonctionne parfaitement, elle doit toujours être portée d’une certaine façon, les capteurs vers l’intérieur. Or, lors d’un effort physique, pendant la nuit ou simplement au cours de la journée, l’anneau peut bouger, entrainant des pertes dans le relevé des données.

Crédit : Jennifer Mertens

À cela s’ajoute le fait que la bague, sur base des données collectées, propose toutes sortes d’analyses (grâce à l’IA) pour améliorer la santé globale et son sommeil – dont les conseils consistent surtout à bouger plus et à dormir mieux, grâce à un coach. Force est de constater que les conseils sont assez basiques, voire plutôt logiques, de sorte qu’on aurait plutôt tendance à conseiller la bague à des personnes lambdas désireuses d’améliorer leur qualité de vie globale plutôt qu’à des sportifs.

Un goût de trop peu

Malgré les analyses et conseils qu’elle propose, la Galaxy Ring laisse un arrière-goût de trop peu. On aurait aimé qu’elle intègre un système de paiement sans contact ou encore d’un vibreur pour nous signaler un appel ou la réception d’un SMS sur notre téléphone.

Samsung met en avant le fait qu’elle permet des interactions à distance avec ses propres smartphones, notamment de répondre à un appel ou d’enclencher l’appareil photo en tapotant le doigt sur lequel est la bague, mais ça reste assez pauvre et surtout, limité aux Galaxy.

A contrario, la bague connectée demande pas moins de deux applications pour fonctionner ce qui, d’après nous, est plutôt élevé.

L’autonomie pour la sauver

Son boitier de charge est certainement ce qui démarque le plus la Galaxy Ring. Bien qu’imposant, le coffret presqu’entièrement transparent est absolument magnifique, en plus de conférer à la bague un côté à la fois précieux et futuriste. Une vraie réussite.

Crédit : Jennifer Mertens

Autre aspect sur lequel Samsung gagne des points : l’autonomie de la bague. Cette dernière dure jusqu’à 7 jours en une charge, mais cela varie en fonction de la taille de la bague. Les plus petites possèdent en effet une batterie plus faible (17 mAh) que les plus grandes (23 mAh). Mais rassurez-vous, la différence n’est pas énorme : de 6 à 7 jours dans tous les cas, et suivant l’utilisation des fonctionnalités, bien entendu. Elle se positionne dans la moyenne haute des autonomies des bagues connectées actuellement sur le marché.


Pourquoi la Galaxy Ring ?

Voilà une question qu’on est en droit de se poser, car au final, la première bague connectée de Samsung n’a rien de révolutionnaire. Alors certes, elle regroupe ce qui se fait de mieux sur le marché, mais à un prix prohibitif pour beaucoup de monde, en plus de réserver certaines de ses meilleures fonctionnalités à ses adaptes.

Mais le fait est que la Galaxy Ring donne l’impression de n’être qu’une smartwatch ou un bracelet connecté sans écran que l’on place sur le doigt plutôt que sur un poignet, le tout, sans donner l’heure ou permettre de répondre à un appel ou à un SMS. Son principal atout, selon nous, c’est qu’elle est plus agréable à porter la nuit pour suivre son rythme cardiaque, son taux d’oxygène dans le sang ou encore la qualité de son sommeil. Des caractéristiques propres aux bagues connectées en général.

Ce n’est finalement qu’un appareil de mesure. Il faudra impérativement interagir avec son smartphone pour lire les données récoltées ou prendre connaissance des analyses.

De là découle une autre question : à qui s’adresse ce type de produit ? Aux férus de technologies – ça, il y a peu de doute –, mais qui préfèrent des gadgets discrets. Au lieu d’être noyé sous les informations de santé ou d’activité comme on peut l’être avec une smartwatch ou un bracelet connecté, la Galaxy Ring se rapproche plus d’un produit « low tech ». On a accès aux données quand on le souhaite et c’est tout. Mais ces mêmes technophiles ont bien souvent déjà une montre connectée à leur poignet – il en existe des hybrides, d’aspect très classique -, alors pourquoi opteraient-ils en plus pour une bague aux fonctionnalités limitées ?

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