Dans l’actualité : Test-Achats va entamer une discussion sur le compte e-DEPO avec Vincent Van Peteghem (cd&v), ministre des Finances. L’organisation de consommateurs souhaite qu’il assouplisse le plafond pour ce compte. Si ce n’est pas le cas, Test-Achats envisage de saisir le Conseil d’État.

• Le taux d’intérêt du « compte d’épargne de l’État » est passé de 0 à 3,1 % brut entre juin (2022) et avril (2023). Cette forte augmentation a permis à ce compte de rapporter plus que n’importe quel compte d’épargne bancaire, même après avoir payé un précompte mobilier (30 %).
• Fin avril, le gouvernement a soudainement décidé de plafonner la commission à 2,5 % brut. Il s’est avéré par la suite que l’Agence de la dette, qui est responsable du financement de la dette publique belge, demandait un plafonnement du taux. L’agence gouvernementale a déclaré qu’un taux plus élevé pourrait entraîner des problèmes. En effet, les épargnants peuvent retirer immédiatement l’argent qui se trouve sur le compte e-DEPO. Si cela se produit en masse, un risque financier apparaît, car la CDC investit les fonds reçus.
• Par ailleurs, Test-Achats conteste que le taux d’intérêt maximal s’applique également aux dépôts à vue, avant leur échéance.
• Pour rappel, les dépôts doivent rester au moins un an auprès de la CDC pour obtenir des intérêts.

Test Achat réclame des taux d’épargne plus élevés

Zoom arrière : L’organisation de consommateurs lance également une pétition pour augmenter le taux d’intérêt minimum sur les comptes d’épargne.

• Vooruit a récemment présenté un autre projet de loi visant à lier le taux d’épargne minimum à la rémunération que les banques reçoivent sur le capital qu’elles déposent auprès de la BCE. Le taux de dépôt est actuellement de 3,25 %.
• Van Peteghem a demandé l’avis de la Banque Nationale de Belgique (BNB) à ce sujet. Cela dit, une intervention de l’État serait pernicieuse pour la stabilité financière des banques. Le vice-premier ministre Frank Vandenbroucke (Vooruit) a ensuite répondu que l’avis de l’institution monétaire était erroné.
• « La proposition de Vooruit coûterait 4,5 milliards d’euros par an, selon l’avis de la BNB. C’est tout à fait faux », a répété l’association le week-end dernier. « Si la Banque nationale se trompe à ce point, qu’est-ce que cela signifie pour le reste de l’avis ? Notre proposition ne sera pas abandonnée ».
  Test-Achats note à son tour que les banques empochent suffisamment d’intérêts pour augmenter les taux d’épargne.
  « En réalité, les banques placent également une énorme quantité d’argent (259 milliards d’euros) auprès de la BCE. Elles reçoivent pour cela un taux d’intérêt intéressant, qui devrait encore augmenter à l’avenir », explique Laura Clays, porte-parole de Test-Achats. « Cela représente un bénéfice annuel de 8,4 milliards d’euros. Alors qu’une augmentation de 1 % du taux d’épargne leur coûtera 3 milliards d’euros par an. Les banques ont donc une marge de manœuvre pour augmenter les taux d’intérêt. »

Certaines banques augmentent les taux d’épargne

La réponse des banques : Malgré tout, certaines institutions financières ont déjà répondu à l’appel de Vooruit et des autres partis de gouvernement d’augmenter les taux d’épargne.

• Les banques en ligne ont pris les devants. MeDirect, NIBC et Santander Consumer Bank, par exemple, ont récemment augmenté les taux d’épargne de leurs comptes d’épargne les plus lucratifs pour les porter à au moins 2 %.
• Par ailleurs, Belfius a été la première grande banque à relever ses taux d’intérêt pour la deuxième fois depuis le début du resserrement de la politique monétaire de la BCE. Le compte d’épargne Fidelity, la formule la plus lucrative de la banque, rapportera 1,25 % à partir du 1er juillet. Le compte d’épargne ordinaire rapporte 0,9 %.

MB