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Tesla en eaux troubles en Europe pour ses milliers de voitures importées de Chine

Tesla en eaux troubles en Europe pour ses milliers de voitures importées de Chine
Ursula von der Leyen et Elon Musk (Getty Images)

L’Union européenne n’apprécie pas être submergée par un raz-de-marée de voitures électriques fabriquées en Chine, écrasant toute concurrence pour les producteurs européens.

Dans l’actu : Tous les constructeurs automobiles qui importent des véhicules électriques de Chine vers l’Europe feront l’objet d’une enquête de l’UE, a déclaré le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, au Financial Times.

  • Les responsables européens veulent savoir si ces entreprises, chinoises ou non, ont pu bénéficier de subventions « injustes » de la part de Pékin. Des subventions qui les aident à construire leurs véhicules en Chine et, in fine, à inonder le marché européen de produits chinois.
  • Si l’UE accepte la concurrence pour les véhicules électriques, celle-ci doit être juste, selon Dombrovskis. D’autres pays ont déjà imposé des taxes sur les voitures électriques venant de Chine.

Tesla dans le collimateur européen

Zoom avant : Cette enquête sur les subventions chinoises est une bien mauvaise nouvelle pour Tesla.

  • Tesla exporte des voitures de sa gigafactory de Shanghai vers l’Europe. En juillet 2021, l’entreprise indiquait qu’il s’agissait de son principal centre d’exportation de véhicules.
    • Au cours des sept premiers mois de l’année, Tesla a vendu en Europe occidentale près de 93.700 voitures fabriquées en Chine. Ces ventes représentent 47% de ses livraisons totales, selon Bloomberg.
    • L’ouverture d’une prochaine gigafactory à Berlin pourrait toutefois réduire ces exportations, disent les analystes.
  • De manière générale, 20% des véhicules électriques en Europe viennent de Chine. À titre d’exemple, 11,2% des véhicules électriques vendues en Allemagne cette année étaient chinois, une gifle à la nation par excellence de l’automobile.
    • 91% de ces voitures sont des marques européennes possédées par des Chinois : MG, SAIC et Polestar.
    • D’autres proviennent de partenariats entre l’Europe et la Chine, comme Dacia Spring et BMW iX3.

Un accord UE-Chine ?

Zoom arrière : L’UE ne compte pas s’en tenir au marché automobile.

  • Valdis Dombrovskis revient d’un voyage en Chine lors duquel il a tenté de persuader Pékin de supprimer les nombreuses barrières commerciales identifiées par les entreprises européennes. Elles affirment avoir accusé un déficit record de près de 380 milliards d’euros l’année dernière.
  • Lors de la visite de Dombrovskis, des avancées ont été annoncées :
    • Un accord pour discuter des contrôles à l’exportation
    • Un engagement de la Chine à acheter plus de produits agricoles européens. La Chine a ici promis de régler des problèmes comme les retards d’approbation pour les laits infantiles européens et les barrières à l’importation de produits de luxe.
  • Toutefois, Pékin voit l’enquête sur les subventions d’un très mauvais œil et n’a pas manqué de le faire savoir lors de chaque réunion avec Dombrovskis.
  • Notons qu’ici, l’Europe ne veut pas d’affrontement commercial frontal avec la Chine comme celui des États-Unis. Elle cherche une relation commerciale équitable. Cela se comprend, puisque cette relation vaut près de 850 milliards d’euros par an.

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