Switch « pro-nucléaire » au Royaume-Uni : EDF veut prolonger toutes les centrales du pays

Ce mardi, EDF a annoncé envisager de prolonger les cinq centrales nucléaires du Royaume-Uni. L’opérateur français compte mettre fin à sept années de baisse de production outre-Manche.

Pourquoi est-ce important ?

Si le Royaume-Uni a vu plusieurs réacteurs nucléaires être arrêtés ces dernières années, le pays affiche désormais des objectifs ambitieux. Le but est de faire passer la part du nucléaire dans le mix électrique national de 15% actuellement à 25% d'ici 2050.

Dans l’actu : EDF envisage de prolonger les centrales britanniques.

  • Ce mardi, l’opérateur français, qui possède le parc nucléaire britannique avec l’entreprise nationale Centrica, a fait part de son intention de procéder à d’importants investissements.
  • Toutes les centrales nucléaires actuellement en activité pourraient être prolongées.

Qu’a annoncé EDF ?

Les détails : l’objectif est de tout prolonger.

  • EDF a indiqué envisager de prolonger les quatre centrales à réacteurs avancés refroidis au gaz (AGR) du pays. À savoir Torness, Heysham 1 et 2 et Hartlepool. Une décision sera prise d’ici la fin de cette année, sous réserve de l’approbation des autorités compétentes.
  • Mis en service commercial fin des années 1980, les réacteurs de ces centrales sont tous censés être arrêtés d’ici la fin de la décennie. La nouvelle échéance n’est pas précisée. « Aussi longtemps que possible », se contente d’indiquer EDF.
  • En outre, l’entreprise publique française souhaite faire fonctionner son réacteur à eau pressurisée (REP) Sizewell B vingt années de plus. Lancé un peu après les autres, il est pour l’instant autorisé à fonctionner jusqu’en 2035.
    • Quatre centrales AGR et une EPR : les cinq sites actuellement en activité sont tous concernés par une potentielle prolongation.
  • Au total, EDF compte investir 1,3 milliard de livres supplémentaires (1,51 milliard d’euros) dans son parc nucléaire opérationnel au Royaume-Uni sur la période 2024-2026. Cela devrait lui permettre de maintenir le niveau de production de 2023 (37,3 TWh) au moins jusqu’en 2026.
    • Selon le Financial Times, si EDF y parvient, elle mettra un terme à sept années de baisse de la production. Par exemple, entre 2022 et 2023, celle-ci a faibli de 15%, en raison de l’arrêt de deux réacteurs et de travaux de maintenance sur d’autres.

Le Royaume-Uni compte sur le nucléaire pour atteindre le Net Zero

Le contexte : le nucléaire a le vent en poupe.

  • Ces annonces d’EDF reflètent le fait que le nucléaire reprend du poil de la bête au Royaume-Uni. Cela s’était déjà matérialisé l’an dernier par la prolongation de deux ans (au minimum) de Hartlepool et Heysham 1. Lesquelles pourraient donc finalement durer encore plus longtemps.
  • En 2023, le nucléaire a fourni environ 15% de l’électricité du pays. Le gouvernement compte faire passer cette part à 25% d’ici la moitié du siècle.
    • Pour ce faire, il compte notamment sur les petits réacteurs modulaires (SMR), mais aussi sur la construction de nouvelles centrales de plus gros calibre. Comme les EPR Hinkley Point C et Sizewell C (3,2 GW chacune). Celles-ci ne devraient toutefois pas produire d’électricité avant, respectivement, 2027 et 2034.
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