Suivant vos traits de personnalité, vous aurez plus ou moins de chances de souffrir de troubles cognitifs, selon une étude

Certains traits de personnalité seraient le signe avant-coureur de troubles cognitifs, selon une nouvelle étude. Une corrélation qui permettrait de mieux appréhender ces troubles, mais surtout d’adopter la meilleure manière de les traiter.

Des chercheurs de l’Université de Victoria (Canada) ont mené une étude sur 1.954 volontaires, afin de déterminer si des traits de personnalité pouvaient indiquer de futurs troubles cognitifs, rapporte ScienceAlert. Les résultats ont démontré qu’il y avait effectivement un lien de corrélation, sans pour autant donner lieu à une explication fondamentale biologique à ce lien. Ils ont pourtant leur idée sur cette corrélation.

« Les traits de personnalité reflètent des schémas de pensée et de comportement relativement durables, qui peuvent affecter de manière cumulative l’engagement dans des comportements et des schémas de pensée sains et malsains tout au long de la vie », a expliqué la psychologue Tomiko Yoneda, de l’Université de Victoria au Canada. « L’accumulation d’expériences tout au long de la vie peut alors contribuer à la susceptibilité de maladies ou de troubles particuliers, tels que des troubles cognitifs légers, ou contribuer à des différences individuelles dans la capacité à résister aux changements neurologiques liés à l’âge. »

Les Big Five

Les traits de personnalité sont généralement divisés en 5 catégories, les « Big Five« , qui sont : l’agréabilité, l’ouverture à l’expérience, la conscienciosité, le névrosisme et l’extraversion. Pour leur étude, les chercheurs se sont surtout penchés sur les trois dernières catégories.

Sur base de questionnaires de personnalités des 1.954 volontaires sans diagnostic formel de démence, ainsi que leurs dossiers de santé, les scientifiques ont déterminé que les personnes présentant un score élevé de « conscienciosité » – trait couvrant le fait d’être responsable, d’être bien organisé, de travailler dur et d’être concentré sur ses objectifs – sur une échelle de 0 à 48 étaient moins susceptibles de développer des déficiences.

Même constat pour ce qui est du « névrosisme ». En revanche, ceux qui ont obtenu un score élevé pour cette catégorie auraient plus tendance à être instables sur le plan émotionnel et seraient plus susceptibles de souffrir de dépression, d’anxiété et de doute de soi.

Quant à « l’extraversion » – qui rassemble l’affirmation de soi, l’enthousiasme pour l’interaction sociale et un certain attrait pour diriger l’énergie vers les gens –, aucun lien avec le risque de déficience mentale n’a été trouvé. Les chercheurs estiment tout de même que les extravertis ont tendance à maintenir un fonctionnement cognitif normal plus longtemps lorsqu’ils présentent une conscience élevée et un faible névrosisme.

Pas de lien avec l’espérance de vie

Les scientifiques ont tenté de déterminer si les traits de personnalités pouvaient partager un lien avec l’espérance de vie. Malheureusement, leur étude ne leur a pas permis d’aboutir à une conclusion.

« Les analyses ont révélé que les trois traits de personnalité sont associés dans une certaine mesure à une santé cognitive non altérée, en particulier pour les participantes, mais que les traits de personnalité ne sont pas associés à la longévité totale », écrivent les chercheurs dans leur article publié.

Et bien qu’ils soient parvenus à trouver une sorte de relation entre les traits de personnalités et les troubles cognitifs, les chercheurs estiment que les premiers ne sont pas la cause des seconds. De plus amples recherches sur des échantillons plus importants devraient être menées pour confirmer ou infirmer cette hypothèse.

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