Recette gagnante : dans le cinéma comme à la bourse, les spin-offs ont la cote

Une maison mère qui introduit une de ses marques en bourse : voilà un phénomène qui gagne rapidement en ampleur. Dans cette séparation, mère comme fille semblent gagnantes.

Pourquoi est-ce important ?

Avec une croissance lente et des taux d'intérêt élevés, les perspectives économiques ne sont pas des plus roses. Un climat qui profite aux entreprises qui coupent le cordon ombilical et introduisent une filiale en bourse. Une entité déjà connue, déjà établie et déjà performante qui peut offrir un peu d'assurance aux investisseurs, en temps d'incertitudes.

La définition : Un terme venu du cinéma et de la télévision. Un spin-off est une série ou film dérivé d’une autre série ou d’un autre film.

  • Par exemple les films comme Rogue One ou les séries comme The Mandalorian, qui viennent de la saga Star Wars.
  • Une formule lucrative dans le monde du divertissement audiovisuel. Créer du contenu dans l’univers existant sera plus simple que d’en créer un nouveau, de toutes pièces, et la demande est déjà quasi assurée avec les nombreux fans que compte cet univers. Un véritable vache à lait.

Plein boom

Dans l’actu : Les spin-offs ont aussi la cote dans le monde des entreprises. C’est ce que montre une étude de Goldman Sachs, consultée par CNN Business.

  • Un spin-off dans le monde des affaires (ou SpinCo) a lieu lorsqu’une entreprise se « sépare » d’un département ou d’une marque pour en faire une entreprise à part entière, avec son propre conseil d’administration et ses propres directeurs. La nouvelle entité est aussi introduite en bourse. Mais elle reste, dans tous les cas, sous le giron de la maison mère.
  • Le rapport donne comme exemple de SpinCo introduites en bourse en 2022 Mobileye, succursale d’Intel, ou General Electric Health Systems (de General Electric), aux États-Unis.
    • Porsche est bien sûr un autre exemple parlant. En septembre, la marque du groupe Volkswagen a été introduite en bourse en Allemagne, à une valeur de 75 milliards d’euros. VW en reste l’actionnaire majoritaire, avec plus de 50% des parts.

Les chiffres : hausse de 33% l’année dernière.

  • En gros, 44 entreprises ont annoncé qu’elles comptaient effectuer une telle séparation. A la fin de l’année, 20 spin-offs avaient été actées, par une introduction à Wall Street.
    • Valeur totale de ces 20 acteurs : 61 milliards de dollars. GE Health Systems a représenté 26 milliards de dollars, et Mobileye 22.
  • C’est un tiers de plus qu’en 2021 et le deuxième niveau le plus élevé jamais enregistré. Ce qui est notable, sachant que 2022 a été une année de sécheresse pour les introductions en bourse (IPO). Et 2021 avait été une année flamboyante à la bourse, autant pour les cours que pour les introductions.
    • C’est que le climat a été propice à ces séparations, avec les chiffres d’affaires qui ralentissent ou sont en baisse, une croissance lente et des taux d’intérêt élevés. Un climat où il est d’autant plus difficile de tenter une nouvelle aventure. Tenter l’aventure avec quelque chose qui existe (et fonctionne) déjà peut sembler plus aisé. Et plus rassurant pour les observateurs et investisseurs connaissant déjà l’entreprise à travers les résultats de la maison mère, par exemple.

Recette gagnante

L’essentiel : une « séparation » qui profite aux deux parties, et surtout à la nouvelle entité.

  • Le rapport explique que cette séparation est bénéfique. La maison mère a ça en moins à faire et la nouvelle entité est plus flexible, en résumé. Win-win.
  • En bourse, la nouvelle entité fait d’ailleurs souvent mieux que sa maison-mère. Depuis 1999 il y a eu 377 SpinCo. Sur la première année, leurs actions gagnent plus de 4% en plus que celles de la maison mère, en valeur médiane. Deux ans après, c’est même plus de 7% en plus.
  • Cette tendance n’a cependant pas été vraie pour les nouvelles entreprises de l’année dernière (malgré le climat propice à leur introduction, comme expliqué plus haut). Sur les 20 entreprises, seules 6 ont vu leur cours boursier battre celui de la maison mère en 2022. 11 d’entre elles ont fait mieux que le S&P 500, cela dit.

A l’avenir : Goldman Sachs s’attend à ce que le nombre de spin-offs continue d’augmenter cette année. En cause : le vent favorable à cette tendance continuera de souffler sur l’économie.