Les syndicats de la SNCB sortent l’artillerie lourde et menace d’une grève de deux fois 48 heures : à quoi faut-il s’attendre ?

Des maux de tête pour les milliers de navetteurs, ainsi que pour la CEO de la SNCB, Sophie Dutordoir, et le ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo). Un front syndical commun du rail a déposé un préavis de grève pour un total de 96 heures. C’est déjà exceptionnel en soi, mais les perturbations pourraient être bien plus importantes en réalité.

Récapitulatif : Les syndicats CGSP Cheminots, CSC Transcom et SLFP Cheminots envisagent de faire grève les jours suivants :

  • Du mardi 7 novembre à 22 heures jusqu’au jeudi 9 novembre à 22 heures.
  • Du mardi 5 décembre à 22 heures jusqu’au jeudi 7 décembre à 22 heures.

En plus : l’expérience des grèves précédentes montre que le travail n’est que rarement repris à 22 heures. Ce qui provoque également des perturbations le jour suivant. Une grève de 48 heures s’étend en réalité sur 60 heures. Le compte monte vite : deux fois 60 heures font déjà 120 heures, soit 5 jours de perturbations.

Le contexte : il s’agit d’un préavis de grève. Des discussions avec la direction auront lieu demain. Il subsiste donc un espoir que cette double grève soit annulée.

  • Traditionnellement, lors des négociations sociales, les syndicats utilisent les menaces de grève comme moyen de pression.
  • Ce qui est exceptionnel dans ce cas, c’est l’ampleur : non pas une grève classique de 24 heures, mais deux grèves de 48 heures chacune.
  • « Mais le mécontentement sur le terrain n’a jamais été aussi grand », peut-on lire dans un communiqué de presse de la CGSP Cheminots. « Les pénuries actuelles de personnel augmentent la pression de travail. Chaque jour, le personnel est confronté à des outils de travail défaillants et à une structure ferroviaire ingérable. »
  • Le front commun syndical demande « l’arrêt de l’augmentation de la productivité au détriment du personnel ferroviaire ». Le conflit social concerne entre autres la réduction du temps octroyé avant la prise de service des accompagnateurs de train, qui ne serait plus que de 10 minutes, et la réduction du personnel dans les gares.

Malaise

L’essentiel : La SNCB va de crise en crise.

  • Tout passager qui prend le train régulièrement sait que la ponctualité laisse à désirer. Cela provoque une irritation presque permanente chez de nombreux voyageurs quotidiens.
  • Les grandes gares de Bruxelles sont confrontées aux nuisances causées par les consommateurs de drogues, les sans-abri et les migrants. Dans une lettre désespérée au gouvernement fédéral, la CEO Sophie Dutordoir a qualifié la situation autour de Bruxelles-Midi l’été dernier de « dramatique ». Cela a finalement conduit à une « opération de nettoyage » coordonnée, suivi d’un plan de sécurité en trois axes.
  • Cette année, il y a aussi eu le scandale concernant un consultant surpayé chez Ypto, le département informatique de la SNCB.

Conséquences politiques : Si d’importantes grèves ont lieu, cela mettra le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), dans une position délicate. Il a toujours voulu faire de l’amélioration de l’offre ferroviaire une priorité. Concernant le conflit social actuel, il a déclaré au Parlement que les négociations relèvent de la responsabilité de la direction et non du gouvernement.

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