Principaux renseignements
- Le Sénat de la République démocratique du Congo a voté la levée de l’immunité de Joseph Kabila, ce qui ouvre la voie à des accusations de trahison.
- Les autorités affirment disposer de preuves substantielles liant Kabila au groupe rebelle M23 et l’accusent à la fois de trahison et de crimes de guerre.
- La décision ouvre la voie à des poursuites contre Kabila, le procureur militaire cherchant à engager des poursuites contre lui.
Le Sénat de la République démocratique du Congo a voté la levée de l’immunité protégeant l’ancien président Joseph Kabila, l’exposant ainsi à d’éventuelles accusations de trahison. Cette décision découle des accusations selon lesquelles Kabila aurait soutenu le groupe rebelle M23, qui a pris le contrôle de plusieurs villes dans la région orientale riche en ressources.
Les autorités congolaises affirment détenir des preuves substantielles liant Kabila au groupe armé, l’accusant à la fois de trahison et de crimes de guerre. Malgré ces allégations, Kabila, qui a gouverné le pays de 2001 à 2019, est resté silencieux sur la question, niant précédemment tout lien avec les insurgés.
« Sénateur à vie » levé
Le vote du Sénat s’est prononcé massivement en faveur de la levée de l’immunité de Kabila, 88 sénateurs ayant voté en faveur de la mesure et seulement cinq s’y étant opposés. Le président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, a officiellement annoncé la décision, autorisant les poursuites contre Kabila. Après son départ du pouvoir, Kabila s’est vu accorder le titre honorifique de « sénateur à vie », ce qui lui conférait une immunité juridique. Cependant, l’auditeur militaire a cherché à lever ce privilège afin de poursuivre les accusations portées contre lui.
Retour de Kabila au Congo
Ces deux dernières années, Kabila a résidé en dehors du pays, principalement en Afrique du Sud. Il a récemment exprimé son intention de retourner au Congo et de contribuer à la résolution du conflit dans l’est du pays. Des rapports ont suggéré que Kabila était déjà rentré et qu’il était présent à Goma, une ville prise par le M23. Ces affirmations ont toutefois été réfutées par son parti politique, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD).
Le mois dernier, les autorités ont interdit le PPRD en raison de sa position ambiguë concernant l’occupation du territoire congolais par le M23. Le ministre de la Justice, Mutamba, a ordonné la saisie des biens de Kabila, l’exhortant à retourner devant la justice et à présenter sa défense.
Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!