La sécheresse en Russie menace les semis des cultures d’hiver et la récolte de l’année prochaine


Informations clés

  • Les taux d’ensemencement du blé ont chuté à leur niveau le plus bas depuis 11 ans.
  • La Russie est confrontée à un scénario potentiellement dramatique pour les cultures d’hiver, en particulier dans les régions de Volgograd et de Saratov.
  • La récolte de blé de l’année prochaine devrait être difficile en raison des conditions de sécheresse critique.

La gravité de la sécheresse en Russie constitue une menace importante pour les semis des cultures d’hiver, ce qui pourrait avoir un impact significatif sur la récolte de l’année prochaine. Cette situation est d’autant plus préoccupante que la Russie est le premier exportateur mondial de blé.

Les sociétés de conseil et les responsables agricoles s’alarment de ces conditions désastreuses. Sovecon, par exemple, a noté que les taux d’ensemencement du blé ont chuté à leur plus bas niveau depuis 11 ans, ce qui soulève de sérieux doutes quant à la récolte de céréales de 2025. Ces inquiétudes se sont reflétées dans les prix du blé à Chicago, qui ont brièvement atteint leur plus haut niveau en près de deux semaines avant de se tasser en raison des incertitudes liées à la demande.

Conditions de sécheresse et prévisions de récolte de céréales

Des experts comme Dmitry Rylko, directeur du cabinet de conseil IKAR, soulignent les défis extrêmes auxquels sont confrontées les cultures d’hiver, mettant en garde contre un scénario potentiellement dramatique qui se dessine. Il signale que les régions de Volgograd et de Saratov, quatrième et sixième zones de production céréalière de Russie, sont particulièrement vulnérables. Kirill Yershov, PDG d’Aeon Agro, qui cultive de vastes étendues dans les régions de Penza et de Saratov, abonde dans le même sens. Il prévoit des difficultés pour la récolte de blé l’année prochaine, car la situation est extrêmement sèche et les semis ont été réduits par rapport à l’année dernière.

Alexander Pryanishnikov, de Shchelkovo Agrokhim, un fabricant de produits phytopharmaceutiques, corrobore ces inquiétudes. Il souligne les taux de semis sans précédent dans les régions de Penza, Saratov et Mordovie en raison des conditions météorologiques extrêmes. L’expérience qu’il a acquise au fil des ans dans le domaine des cultures d’hiver ne lui a jamais permis d’assister à un scénario aussi décourageant.

Impact des intempéries sur le paysage agricole russe

Cette année, le paysage agricole de la Russie a été caractérisé par des phénomènes météorologiques violents allant du gel printanier précoce à la sécheresse prolongée et aux fortes précipitations, qui ont eu un impact sur les principales zones agricoles du pays. Alors que les régions du sud et de la Volga sont aux prises avec une sécheresse implacable qui devrait persister pendant encore deux semaines, plusieurs régions productrices de céréales en Sibérie sont confrontées à une situation d’urgence en raison de pluies torrentielles.

Après une récolte record de 158 millions de tonnes en 2022, la Russie a connu un déclin, récoltant 148 millions de tonnes l’année dernière et prévoyant une nouvelle réduction à 132 millions de tonnes cette année. L’IKAR a révisé ses prévisions pour la récolte de blé russe de cette année, passant de 82,2 millions de tonnes à 81,8 millions de tonnes, et pour l’ensemble de la récolte de céréales, passant de 125 millions de tonnes à 124,5 millions de tonnes, reflétant ainsi la gravité de la situation.

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