L’un des rares points positifs du sommet sur le climat COP26 qui s’est tenu à Glasgow l’année dernière a été l’engagement pris par plus de 40 pays d' »accélérer les efforts pour éliminer progressivement le charbon non traité ». Cependant, en juillet dernier, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a indiqué que c’était exactement le contraire qui se produisait : l’exploitation du charbon cette année pourrait battre le niveau record de 2013. Un nouveau rapport montre maintenant que des centaines de nouvelles mines de charbon et de centrales électriques sont en cours de développement dans le monde.
La plupart de ces projets se déroulent en Chine, en Inde, en Australie, en Russie et en Afrique du Sud. Les nouveaux projets miniers pourraient augmenter de plus d’un tiers la production de charbon utilisé dans les centrales électriques, selon le rapport.
L’AIE a déclaré en mai 2021 qu’aucune nouvelle centrale électrique au charbon ne pouvait être construite si le monde voulait atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050. Selon l’AIE, pour parvenir à des émissions nettes de CO2 nulles d’ici à 2050, toutes les centrales au charbon des pays riches doivent disparaître au plus tard en 2030 et celles du reste du monde en 2040.
Toutefois, près de la moitié des 1.000 entreprises évaluées dans le nouveau rapport continuent de développer de nouvelles activités liées au charbon, et seules 27 entreprises ont annoncé des dates d’élimination progressive du charbon conformes aux objectifs climatiques internationaux.
L’Inde et la Chine poursuivent leurs activités sans relâche, tandis que les États-Unis piétinent.
À lui seul, Coal India, le producteur de charbon public mondial, vise par exemple à doubler la quantité de charbon qu’il extrait pour atteindre 1 milliard de tonnes par an d’ici 2025, selon le rapport. Elle montre qu’il existe encore 476 gigawatts de nouvelles capacités de production d’électricité à partir du charbon dans le monde, soit l’équivalent de centaines de nouvelles centrales.
La Chine représente 60% de toutes les nouvelles centrales électriques au charbon prévues. L’année dernière, le président chinois Xi Jinping a annoncé que son pays cesserait de construire de nouvelles centrales électriques au charbon à l’étranger, mais l’expansion se poursuit sur le territoire national.
Aux États-Unis aussi, malgré les intentions du président Biden en matière de climat, l’élimination progressive du charbon ne se déroule pas comme prévu. Les États-Unis devraient fermer 30 gigawatts de centrales électriques au charbon par an jusqu’en 2030 pour atteindre les objectifs climatiques de Paris, mais ils atteignent à peine 8,4 gigawatts.
(JM)