Le géant pétrolier saoudien Saudi Aramco, deuxième entreprise la plus cotée au monde après le géant technologique Apple, a réalisé 46 % de bénéfices en plus l’année dernière par rapport à 2021.
L’année dernière, Saudi Aramco a réalisé autant de bénéfices que les cinq plus grandes compagnies pétrolières occidentales cotées en bourse réunies

Pourquoi est-ce important ?
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les relations sur le marché mondial de l'énergie ont changé à jamais. En conséquence, les prix de l'énergie, principalement en Europe mais aussi ailleurs, ont fortement augmenté. Si ce n'est pas une bonne nouvelle pour les ménages, c'est une autre histoire pour les compagnies pétrolières et gazières.Dans l’actualité : Saudi Aramco a réalisé un bénéfice net de 161,07 milliards de dollars (151 milliards d’euros) en 2022, contre 110 milliards de dollars en 2021. C’est plus que les cinq plus grandes compagnies pétrolières occidentales réunies.
- Selon l’entreprise, cette augmentation est due à « l’effet de la hausse des prix du pétrole brut et des volumes vendus, ainsi qu’à des marges de raffinage plus importantes. »
- L’Arabie saoudite n’en a pas souffert. Le PIB du pays a augmenté de 8,7 % en 2022 ; c’est l’augmentation la plus élevée depuis plus d’une décennie, et le meilleur score parmi tous les pays du G20. Les revenus du pétrole ont joué un rôle clé à cet égard.
- Saudi Aramco n’a pas été le seul à tirer son épingle du jeu l’année dernière. Les « Supermajors », les plus grandes compagnies pétrolières cotées en bourse, ont également réalisé des profits élevés grâce aux prix du pétrole.
- Les cinq plus grands géants pétroliers, Shell, Chevron, Exxon, BP et TotalEnergies, ont pu enregistrer ensemble un bénéfice net de 150 milliards de dollars. Ce chiffre inclut déjà le coût de leur sortie de Russie. Dans le cas contraire, les bénéfices auraient pu atteindre 200 milliards de dollars.
Et en 2023 ?
L’avenir : le prix du pétrole pourrait rester assez élevé même en 2023, ce qui profitera aux compagnies pétrolières.
- Cela s’explique en partie par la réduction de la production annoncée par l’OPEP+, le cartel des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, en octobre de l’année dernière. Toutefois, cette réduction pourrait ne pas avoir un grand effet, car de nombreux pays de l’OPEP ne parviennent déjà pas à respecter leurs quotas de production.
- La Russie, membre de l’OPEP+, a également déjà annoncé qu’elle réduirait sa production de 5 %, soit environ 500.000 barils par jour. Elle réagit ainsi aux sanctions occidentales, notamment à l’embargo sur le pétrole russe et les produits pétroliers tels que le diesel.
- Dans le même temps, la demande de pétrole augmente de plus en plus dans les pays non occidentaux, comme la Chine et l’Inde. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande mondiale atteindra même des sommets d’ici 2023.
- Selon les analystes, le prix du baril de pétrole Brent, le prix de référence dans notre région, tournera donc autour de 90 dollars cette année, avec des pointes à plus de 100 dollars. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le prix est légèrement inférieur à 83 dollars.
MB