Dans aucun autre pays de l’OCDE, les célibataires ne sont aussi lourdement taxés qu’en Belgique. Sammy Mahdi, président de cd&v, plaide pour que le gouvernement actuel prenne des mesures pour réduire la charge fiscale de ce groupe.
Principaux renseignements
- Un Belge célibataire disposant d’un revenu moyen a vu 52,6 pour cent de son salaire disparaître dans les caisses de l’État l’année dernière. Nulle part ailleurs dans les pays de l’OCDE un célibataire n’est aussi lourdement taxé.
- Selon M. Mahdi, le gouvernement fédéral actuel prend deux mesures pour réduire la charge fiscale des célibataires, dont une augmentation de la franchise d’impôt.
- L’accord de coalition prévoit également que le quotient conjugal sera réduit de moitié d’ici 2029.
Contexte : Le rapport de l’OCDE sur les impôts sur les salaires montre que personne dans les pays de l’OCDE n’a dû payer autant d’impôts qu’un Belge célibataire l’année dernière.
- Ce rapport nous apprend que le « coin salarial » – la différence entre le coût salarial total pour les employeurs et le montant que les employés reçoivent effectivement sur leurs comptes – pour les célibataires aux revenus moyens atteindra le chiffre énorme de 52,6 pour cent en 2024.
- La différence de charge fiscale pour les célibataires avec le numéro deux du classement de l’OCDE, l’Allemagne, est assez importante. Chez nos voisins de l’Est, les personnes travaillant sans partenaire ni enfant et disposant d’un salaire brut moyen voient 47,9 pour cent de leur revenu passer dans les mains du fisc.
Deux mesures pour réduire la charge fiscale des célibataires
Dans l’actualité : S’adressant à VTM News le week-end dernier, Mahdi a déclaré qu’il y aurait des mesures pour réduire la charge fiscale des célibataires.
- Il a notamment indiqué que le montant exonéré d’impôt sera augmenté. Il s’agit du montant sur lequel vous ne payez pas d’impôts. En d’autres termes, vous gardez plus d’argent net.
- Seulement, il ne s’agit pas d’une intervention spécifiquement destinée aux célibataires. Les personnes mariées ou cohabitant légalement avec quelqu’un verront également leur allocation exonérée d’impôt augmenter.
- Concrètement, il s’agit de porter le montant exonéré d’impôt pour les personnes qui travaillent à 13 700 euros d’ici 2029. Pour l’année de revenus 2025, il s’élèvera à 10.910 euros.
- Il y a également la BBSZ (contribution spéciale de sécurité sociale). Il s’agit d’un impôt payé, entre autres, sur les salaires et qui a été introduit par le gouvernement de Jean-Luc Dehaene (cd&v) en 1994 pour permettre à notre pays d’entrer dans la zone euro. Le gouvernement De Wever veut la réduire. Ce faisant, il tient compte des célibataires.
- « Il s’agit d’un impôt où les célibataires sont taxés deux fois », a expliqué M. Mahdi dimanche. « Nous avons obtenu, lors des négociations, que les célibataires soient pris en compte. Cela fait partie de l’accord de coalition et devrait donc pouvoir se faire prochainement. »
Réduire de moitié le quotient conjugal
Et aussi ceci : Le gouvernement actuel souhaite également éliminer un autre déséquilibre fiscal entre les célibataires et les couples. Il s’agit ici du quotient conjugal.
- Ce système est réservé aux couples mariés et aux cohabitants légaux. Si l’un des partenaires a peu ou pas de revenus, une partie des revenus est théoriquement attribuée à l’autre partenaire. Ainsi, une partie des revenus disparaît des taux d’imposition plus élevés chez le partenaire ayant les revenus les plus élevés et est imposée à des taux plus bas chez l’autre partenaire.
- M. De Wever et son équipe souhaitent réduire de moitié le quotient conjugal pour les non-retraités d’ici 2029. « Pour les retraités, nous prévoyons un scénario d’extinction à très long terme », peut-on lire dans l’accord de coalition.
A noter : Une réforme du quotient conjugal était également sur la table du précédent gouvernement. Vincent Van Peteghem (CD&V), l’ancien ministre des finances, avait à l’époque inclus la suppression du quotient conjugal dans son projet de réforme fiscale. Le changement opéré par le gouvernement actuel, où Van Peteghem est désormais ministre du budget, est donc moins radical.


