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La Russie est-elle en train de devenir la nouvelle plaque tournante européenne du trafic de cocaïne ?

La Russie est-elle en train de devenir la nouvelle plaque tournante européenne du trafic de cocaïne ?
Les chiffres russes restent bien en deçà de ceux d’Anvers. Plus de 70 tonnes de cocaïne y ont été interceptées en 2020. (Photos : [G] JONAS ROOSENS/BELGA/AFP via Getty Images – [D] JONAS ROOSENS/BELGA/AFP via Getty Images)

Le 10 avril, les autorités russes ont saisi plus de 699 kilos de cocaïne à Moscou. Selon le FSB, l’agence de renseignement du pays, la drogue était principalement destinée au marché européen. Cette prise, qui fait suite à une précédente saisie de 200 kilos à la fin du mois de mars, amène les experts à penser que le pays est en train de devenir un point de transit pour la cocaïne sur le marché européen, alors que les ports tels qu’Anvers et Rotterdam sont de plus en plus étroitement contrôlés.

L’actualité : le FSB affirme avoir intercepté près de 700 kilos de cocaïne dans un entrepôt moscovite au début du mois. La drogue était sur le point de quitter le pays en contrebande à destination du marché européen. Deux Colombiens et un citoyen européen ont été arrêtés par le service de sécurité.

  • « Le Service fédéral de sécurité (FSB, ndlr) a déjoué une tentative d’un groupe criminel international d’utiliser le territoire russe pour le transit et la vente de drogues », a déclaré le service dans un communiqué de presse.
  • Selon les autorités russes, la drogue, une fois coupée, avait une valeur d’environ 67 millions d’euros.

Centres logistiques

Le contexte : selon un récent rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), les saisies de cocaïne en Russie ont été multipliées par six entre 2016 et 2021. Le chiffre est passé de 144 kilogrammes à 872 au cours de cette période. Toutefois, les saisies effectuées au cours du premier trimestre de cette année ont déjà dépassé le chiffre annuel de 2021, selon les analystes.

  • Yulia Vorobyeva, experte en trafic de drogue et en crime organisé, explique à InSight Crime que « la cocaïne est distribuée par camions depuis les deux centres logistiques de Saint-Pétersbourg et de Moscou vers les pays d’Europe ».
  • Mme Vorobyeva prévoit en outre que le rôle de la Russie en tant que pays de transit de la cocaïne vers l’Europe « va très probablement encore s’accroître pour devenir significatif ».
  • « Les efforts déployés pour endiguer le flux de drogue dans les ports traditionnels, tels qu’Anvers et Rotterdam, expliquent à première vue l’augmentation des quantités de cocaïne arrivant en Russie.
  • Selon le journaliste d’investigation turc Cengiz Erdinc, de grandes quantités de cocaïne en provenance d’Amérique latine sont expédiées en Russie via la Turquie, avant d’être acheminées vers le marché européen.
  • « La Russie est un lieu important en raison des itinéraires qui passent par la mer Noire et par l’Arménie et la Géorgie. Le port ukrainien d’Odessa était également une zone de transit jusqu’à la guerre.
  • Mais toutes les drogues arrivant en Russie ne sont pas expédiées vers d’autres pays. Avant le début de la guerre en Ukraine, « des signes indiquaient que la cocaïne était de plus en plus disponible sur le marché intérieur », a déclaré Mme Vorobyeva.

Port d’Anvers

  • Traditionnellement, une grande partie de la cocaïne entre sur le marché européen par les ports maritimes d’Anvers et de Rotterdam, suivis par les ports d’Espagne et d’Italie. Récemment, les ports de Turquie et des Balkans, entre autres, ont été ajoutés à la liste.
  • Toutefois, les chiffres russes restent bien en deçà de ceux d’Anvers. Plus de 70 tonnes de cocaïne y ont été interceptées en 2020, selon les chiffres de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies.
  • Aux Pays-Bas, près de 49 tonnes ont été saisies la même année. L’Espagne, troisième pays européen, a intercepté plus de 36 tonnes.

MB

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