La Russie va finalement travailler plus longtemps avec l’Occident sur l’ISS, mais elle compte quand même construire sa propre station spatiale

Mercredi, Iouri Borissov, chef de l’agence spatiale russe Roscosmos, a déclaré que le pays continuerait de collaborer activement avec l’Occident sur la Station spatiale internationale (ISS) jusqu’en 2028. L’année dernière, la Russie avait déclaré qu’elle mettrait fin à la coopération après 2024.

Pourquoi est-ce important ?

Depuis le début de la guerre en Ukraine l'année dernière, un fossé politique s'est ouvert entre la Russie et l'Occident. Mais l'ISS est une exception. A bord de la station spatiale, les cosmonautes russes travaillent toujours en étroite collaboration avec les astronautes occidentaux. 

Dans l’actu : Borissov a annoncé la nouvelle lors d’une conversation télévisée avec Vladimir Poutine.

  • « Par décision du gouvernement, l’exploitation de la Station spatiale internationale a été prolongée jusqu’en 2028 », a fait savoir Borissov. Il ne parle bien sûr que de la contribution russe l’ISS. La partie occidentale de la station restera opérationnelle jusqu’en 2031.
  • Après la fin de la coopération, la Russie compte sur sa propre station spatiale, la station de service orbitale russe (ROSS). « Le moment [de discuter de la construction de ROSS] est venu », a-t-il déclaré. 
  • De cette façon, la Russie veut s’assurer qu’elle est toujours active dans les voyages spatiaux habités. Si elle avait cessé de collaborer sur l’ISS en 2024, elle aurait incapable de mener des recherches habitées en orbite pendant plusieurs années. 

Une station immunisée contre les conflits politiques ?

L’histoire : la Russie et l’Occident collaborent depuis longtemps sur l’ISS.

  • Le premier module de la station a été lancé en 1998. Depuis l’an 2000, l’ISS est habitée en permanence. La Russie y travaille avec les États-Unis, l’Europe, le Japon et le Canada. La Chine a été exclue du projet et a décidé de construire sa propre station spatiale. 
  • L’ISS est un lieu rare de coopération internationale, qui a presque toujours été à l’abri des conflits politiques terriens. Mais depuis le début de la guerre en Ukraine, les tensions ont également commmencé à s’élever dans l’espace.
  • Dmitri Rogozine, l’ancien chef de Roscosmos, a menacé de quitter le projet à plusieurs reprises au début de la guerre. N’hésitant pas à utiliser un langage fleuri, il a aussi menacé que l’ISS puisse s’écraser sur terre et a même partagé une curieuse vidéo montrant l’astronaute américain Mark Vande Hei abandonné par des cosmonautes russes. 

(OD)

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