La Russie dévoile pour la première fois ROSS, sa future station spatiale nationale

L’agence spatiale russe a dévoilé une première maquette de ROSS, sont projet de nouvelle station spatiale nationale. Celle-ci devrait être assemblée à partir de 2025, mais le calendrier annoncé reste encore assez vague.

Ce n’était plus un mystère depuis un moment déjà : dans l’espace, les Russes veulent faire cavalier seul après des décennies de coopération internationale. Une volonté qui a d’ailleurs été confirmée au début du mois, quand le nouveau directeur de l’agence spatiale russe Roscosmos, Iouri Borissov, a confirmé le départ annoncé de son pays de la Station spatiale internationale.

Quatre premiers modules « entre 2025 et 2030 »

Celui-ci ne sera toutefois pas immédiat, et il semble probable que la Russie continuera à participer à la cogestion internationale de l’ISS jusqu’en 2024, au moins. Mais elle compte bien arpenter l’orbite de ses propres ailes, et bâtir sa propre station, comme la Chine est en train de le faire. Or ce lundi, Roscosmos a dévoilé pour la première fois sa future station spatiale entièrement russe, surnommée ROSS par les médias d’État. Ou plutôt une première maquette, qui a été exposée lors de « Army-2022 », une exposition militaro-industrielle en périphérie de Moscou où étaient conviés des pays tels que l’Iran ou la Chine.

Deux vagues de lancements

Difficile de tirer beaucoup d’information sur ROSS de cette petite maquette ; elle semble se composer de quatre modules disposés en croix, tous garnis de panneaux solaires. Mais on n’a aucune idée de sa taille estimée, par exemple. L’agence russe avance en tout cas qu’elle sera mieux placée que l’ISS pour effectuer des missions de surveillance de la Terre, selon Reuters.

Selon un communiqué de Roscosmos, la nouvelle station spatiale serait lancée en deux phases, mais l’agence n’a pas avancé de dates précises. La première phase consisterait à mettre en service une station spatiale à quatre modules. Elle serait ensuite suivie de deux autres modules et d’une plate-forme de service, selon le communiqué. Cela suffirait, une fois terminé, à accueillir jusqu’à quatre cosmonautes ainsi que des équipements scientifiques.

Deux stations en orbite, ou trois ?

ROSS serait assemblé en deux phases de lancements : les premiers modules seraient mis sur orbite entre 2025 et 2030, tandis qu’une seconde phase devrait s’étaler entre 2030 et 2035. La station spatiale, telle qu’elle est conçue actuellement, n’aurait pas de présence humaine permanente, mais serait dotée de personnel deux fois par an pour des périodes prolongées.

Dans la prochaine décennie, il y aurait donc deux stations spatiales en orbite de la Terre, au minimum : une russe, et une chinoise. Quant à la NASA et à son équivalente européenne l’ESA, on ne sait pas encore ce qu’elles comptent mettre en place une fois que l’ISS aura atteint la fin de sa carrière, qui a déjà été prolongée jusqu’en 2030.

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