Le nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak n’est pas seulement riche, il est super-riche, et même l’une des personnes les plus riches de Grande-Bretagne. Maintenant, il devient aussi le plus puissant. Les tabloïds britanniques l’ont déjà surnommé Rishi Rich. Sunak tente de minimiser sa richesse : « Je pense que dans notre pays, nous ne jugeons pas les gens sur leur compte en banque ; nous les jugeons sur leur caractère et leurs actes », nuance-t-il. Mais cela peut devenir difficile lorsque vous vous promenez dans des costumes à 4.000 euros, que vous ne savez même pas comment payer une canette de coca dans une station-service ou qu’il s’avère que la fille de milliardaire que vous avez épousée tente d’échapper aux impôts.
Sunak, un ancien banquier, et sa femme Akshata Murty ont une fortune estimée à environ 730 millions de livres sterling (836 millions d’euros), selon la Sunday Times Rich List. La fortune de Sunak est ainsi presque deux fois plus importante que celle de la reine Elizabeth II au moment de sa mort, estimée à environ 370 millions de livres sterling.
L’argent du couple provient principalement de la participation de Murty dans la société de son père, Infosys. Elle est également propriétaire de Catamaran Ventures UK et détient des parts dans une demi-douzaine d’autres sociétés. Le couple possède au moins trois maisons en Grande-Bretagne, ainsi qu’une villa sur la plage de Santa Monica en Californie.
« Le chauffage de sa piscine coûte à lui seul six fois plus que la facture énergétique annuelle d’une famille britannique moyenne »
Selon le Guardian, la famille Sunak – qui a deux filles, Krishna et Anoushka – passe la semaine dans une maison de cinq chambres à l’ouest de Londres et les week-ends dans le nord du Yorkshire dans un manoir géorgien, où elle a fait installer une piscine intérieure qui aurait coûté 400.000 livres. Le chauffage de cette seule piscine coûte six fois plus que la facture énergétique annuelle d’une famille britannique moyenne, ont calculé les critiques.
Au début de l’année, l’épouse de Sunak s’est retrouvée mêlée à un scandale fiscal après qu’il est apparu qu’elle avait déposé une demande au Royaume-Uni en tant que résidente « non domiciliée », ce qui lui permettait d’échapper aux impôts britanniques sur les revenus substantiels qu’elle gagnait à l’étranger. Le montant concerné était d’environ 15 millions d’euros.
« Pas né riche », mais c’est relatif quand on fréquente une école à 55.000 euros par an…
En août, alors qu’il était déjà en lice pour succéder à Boris Johnson, Sunak a minimisé les critiques concernant sa richesse personnelle, affirmant qu’il n’était « pas né riche ». C’est relatif. Les parents de Sunak n’étaient certainement pas pauvres. Son père était médecin et sa mère tenait une pharmacie. Avant de rejoindre les universités d’Oxford et de Stanford – sans bourse d’études – il a été scolarisé pendant huit ans au Winchester College, l’une des écoles les plus prestigieuses de Grande-Bretagne. Les frais de scolarité y sont de 55.000 euros par an. Avant d’être élu en 2015, Sunak a travaillé comme banquier d’affaires chez Goldman Sachs et comme gestionnaire de fonds spéculatifs. Il est peut-être la personne la plus riche qui ait jamais siégé au Parlement britannique. En 2020, il devient ministre des Finances à l’âge de 39 ans.
Le ministre des Finances qui ne sait pas comment payer une canette de Coca-Cola
Surnommé « Rishi Rich » par les tabloïds britanniques, ses ennemis politiques ont souligné son penchant pour les costumes sur mesure coûtant plus de 4.000 euros et son affection pour les chaussures Prada. Sunak essaie de polir son image de Britannique ordinaire. Mais cela ne se passe pas sans heurts. Après avoir présenté son minibudget à la Chambre des communes en mars, il est entré dans une station-service de New Cross, à Lewisham, avec un micro attaché à sa cravate, des appareils photo qui clignotaient et des caméras vidéo qui filmaient. Les images diffusées par Sky News montrent l’employé de la station-service soulevant un appareil pour scanner une canette de coca que Sunak était en train d’acheter. Mais le ministre des Finances de l’époque, ne réalisant pas que l’appareil n’était pas un distributeur de cartes, a maladroitement essayé de payer avec sa carte bancaire à travers un écran en plastique.
Un extrait d’un documentaire de la BBC datant de 2007, dans lequel Sunak déclare ne pas avoir « d’amis de la classe ouvrière », n’aide pas vraiment non plus.
(CP)
