Bad buzz pour Musk après qu’il s’est plaint du prix du déploiement de Starlink en Ukraine, alors que des documents révèlent les négociations derrière cette manœuvre marketing ; le magnat sud-africain a fait machine arrière.
La semaine dernière, Elon Musk faisait – encore – la une avec une de ses déclarations sur Twitter dont il a le secret. Le magnat sud-africain estimait tout d’un coup que le déploiement du système Starlink au-dessus de l’Ukraine coûtait bien trop cher à son entreprise : « L’opération a coûté 80 millions de dollars à SpaceX et dépassera les 100 millions de dollars d’ici la fin de l’année », estimait-il. Or, CNN révélait un aspect peu reluisant des négociations entre la firme spatiale et le Pentagone : SpaceX réclamait des sommes astronomiques pour continuer à aider les Ukrainiens, argumentant que ça lui coûterait à la société jusqu’à 120 millions de dollars pour le reste de 2022 et une estimation de 400 millions de dollars pour les 12 prochains mois.
Rétropédalage par tweet
Sans surprise, cette information a choqué, et visiblement le milliardaire n’a pas apprécié se retrouver soudainement à jouer le mauvais rôle. Dès ce samedi, il a annoncé au monde que SpaceX continuerait de fournir son système au gouvernement ukrainien gratuitement, quand bien même cela lui coûtait cher. Un message évidemment transmis via Twitter.
Le réseau Starlink de connexion par satellite s’avère essentiel à l’effort de guerre ukrainien, car il permet de maintenir les communications par l’internet quand toutes les autres infrastructures sont détruites. Il facilite aussi l’usage des drones sur le terrain, et est – en théorie – imperméable aux tentatives de piratage. Mais l’armée ukrainienne se rend compte maintenant à quel point elle est devenue dépendante d’un système privé aux mains d’un magnat de la technologie aux déclarations sur le conflit parfois inquiétantes et réputé assez impulsif dans ses décisions.
Philanthropie à géométrie variable
Elon Musk et SpaceX ont commencé à envoyer des terminaux Starlink en Ukraine fin février, peu après l’invasion, bien que le projet était déjà dans les cartons auparavant. L’entreprise de Musk et l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) ont livré 5.000 terminaux à l’Ukraine, dont plus de 3.000 fournis directement par SpaceX. Au total, 20.000 de ces terminaux auraient été installés, selon le New York Times.
Tous les terminaux Starlink présents en Ukraine n’ont pas été gracieusement offerts, toutefois. Suite à la première sortie d’Elon Musk concernant les coûts de l’opération, de nombreux Ukrainiens ont rappelé qu’ils avaient payé de leur poche pour un terminal, factures à l’appui, et ce, y compris au sein de l’armée. De quoi écorner l’image de philanthrope dans laquelle Musk aime se draper : l’Ukraine aussi est un marché pour son entreprise.