Le responsable de l’aide à Gaza démissionne au nom des principes humanitaires


Principaux renseignements

  • Jake Wood a démissionné de la Fondation humanitaire de Gaza pour des raisons humanitaires.
  • Le plan de distribution de l’aide par l’intermédiaire de centres désignés par Israël était incompatible avec les principes humanitaires fondamentaux. C’est ce qu’a indiqué Jake Wood.
  • Malgré la démission de Wood, la GHF prévoit de poursuivre la distribution de l’aide. L’organisation vise à atteindre un million de Palestiniens d’ici la fin de la semaine.

Le responsable d’une organisation créée pour acheminer de l’aide à Gaza dans le cadre d’une initiative controversée soutenue par Israël a démissionné. Jake Wood a quitté la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF) dimanche, déclarant que le plan était incompatible avec les principes humanitaires fondamentaux.

Ce plan, soutenu à la fois par Israël et par les États-Unis, prévoit que des entrepreneurs privés distribuent de l’aide aux Palestiniens par l’intermédiaire de centres désignés par Israël. Il a fait l’objet de vives critiques de la part des Nations unies. En conséquence, elles ont refusé d’y participer.

Accès insuffisant à l’aide

Israël affirme que son nouveau plan de distribution d’aide est essentiel pour empêcher le Hamas de s’en emparer. Le groupe armé, de son côté, rejette cette accusation. Selon ce plan, les Palestiniens devront se rendre dans quatre points de distribution situés dans le sud de Gaza pour y récupérer des colis de 20 kg contenant de la nourriture et des produits d’hygiène.

Des experts humanitaires s’inquiètent : ce système risque d’exclure les personnes âgées, blessées ou incapables de se déplacer. Tom Fletcher, responsable de l’aide humanitaire à l’ONU, redoute que ce plan entraîne de nouveaux déplacements de population. En plus, il pourrait limiter l’accès à l’aide à une petite partie du territoire et aggraver le risque de famine.

Des valeurs humanitaires fondamentales bafouées

L’ancien marine américain Wood, initialement engagé pour diriger le projet en raison de son expérience humanitaire, a finalement quitté ses fonctions. Il estime que le plan ne peut pas être mis en œuvre sans compromettre les principes humanitaires fondamentaux : humanité, neutralité, impartialité et indépendance.

Malgré sa démission, l’organisation Global Humanitarian Foundation (GHF) affirme vouloir poursuivre la distribution, avec l’objectif d’aider un million de personnes d’ici la fin de la semaine. Elle critique les opposants au projet, qu’elle accuse de défendre un statu quo inefficace. Elle accuse également ces opposants de refuser des solutions innovantes.

L’ONU veut plus d’infrastructures d’aide

Le premier centre de distribution devrait ouvrir lundi matin. Israël a récemment assoupli un blocus de onze semaines sur les livraisons vers Gaza. Toutefois, l’ONU juge ces mesures insuffisantes face à l’ampleur des besoins.

La nature militarisée, privatisée et politisée de la GHF soulève de nombreuses questions. Une enquête du New York Times révèle que ses origines pourraient être liées à d’anciens responsables militaires ou gouvernementaux israéliens.

À cela s’ajoutent les difficultés logistiques : le poids des colis et leur accessibilité pour les populations les plus vulnérables. Le conflit, déclenché par l’attaque du Hamas le 7 octobre, continue de faire des victimes et de provoquer des déplacements massifs à Gaza.

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