Le FMI prévoit que l’économie russe connaîtra une croissance de 0,3% en 2024. C’est plus haut que l’allemande et la britannique.
5 raisons pour lesquelles l’Occident n’a pas réussi à mettre l’économie russe à genoux

Pourquoi est-ce important ?
Selon le FMI, un pays qui croule sous les sanctions économiques ET une guerre affichera des performances supérieures à celles des deux plus grandes économies européennes l'année prochaine. La tentative de mettre la Russie à genoux sur le plan économique a donc échoué.Dans l’actu : le Fonds monétaire international (FMI), pourtant connu pour ses prévisions pessimistes, a prédit cette semaine que le PIB de la Russie croîtra de 0,3% en 2023.
- Les institutions qui doutaient récemment de la capacité de l’économie russe à survivre aux sanctions occidentales semblent désormais plus optimistes que le gouvernement russe lui-même (-0,8%).
- Les économistes du FMI fondent leur vague d’optimisme sur la stabilité des exportations de pétrole russe.
- « Au niveau actuel du plafond des prix du pétrole, les volumes d’exportation de brut russe ne devraient pas être affectés de manière significative, car le commerce russe continue de se déplacer des pays soumis à des sanctions vers les pays non soumis à des sanctions », note le rapport.
5 raisons pour la remontée de la Russie
Zoom avant : l’économie russe a également survécu à 2022. Les analystes de la Banque centrale de Russie y voient cinq explications :
- La stabilité du système bancaire. L’abondance des réserves de capital a maintenu les banques dans une situation raisonnable, tandis que les prêts étaient soutenus par l’assouplissement de la réglementation.
- La baisse des volumes d’exportation a été compensée par la hausse des prix.
- Le déplacement rapide des exportations vers l’Asie.
- La réforme efficace des chaînes logistiques par les entreprises importatrices.
- Le soutien du gouvernement, avec une augmentation des dépenses budgétaires.
Importations parallèles et autres astuces
Zoom arrière : ce que la Banque centrale russe ne mentionne pas, ce sont les importations parallèles et les autres astuces.
- Les entreprises Apple et Samsung en sont de bons exemples.
- Elles se sont retirées du marché russe au début de la guerre, pour voir leur place rapidement prise par des fabricants chinois comme Xiaomi, Realme et Honor.
- La Chine (et la Turquie) rattrapent aussi le retard pour d’autres biens, tels que les machines à laver ou les produits industriels.
- Dans l’ensemble, les exportations chinoises vers la Russie ont atteint un niveau record en décembre, compensant ainsi une forte baisse des échanges avec l’Europe.
- Les produits d’Apple et de Samsung rentrent désormais aussi en Russie grâce aux nouvelles routes commerciales.
- Une étude du groupe de réflexion américain Silverado Policy Accelerator sur l’impact des sanctions sur les États :
- « Les smartphones de sociétés comme Apple et Samsung continuent d’être expédiés en Russie par des tiers. Ces produits sont expédiés depuis leurs sites de production en Asie – parfois via l’Europe, Hong Kong ou d’autres pays – vers l’Arménie et le Kazakhstan. De là, ils sont exportés vers la Russie. » (Lire la suite sous le graphique)
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Les grands chocs que la Russie ne peut plus supporter
Conclusion : l’économie russe reste robuste malgré les sanctions et mesures occidentales, mais elle ne peut plus résister à des chocs majeurs. Une chute brutale des prix de l’énergie ou une défaite géopolitique majeure réduirait à néant les prévisions du FMI. Ce dernier actualise ses prévisions plusieurs fois par an. Au fur et à mesure que de nouvelles données apparaissent, d’autres corrections sont susceptibles de suivre.
(OD)