Reprise des échanges de pétrole entre les États-Unis et le Venezuela : Impact sur l’offre, les prix et les relations


Principaux renseignements

  • La compagnie pétrolière américaine Chevron a obtenu une licence pour reprendre l’importation de pétrole brut vénézuélien, mais les revenus ne peuvent pas aller au gouvernement Maduro.
  • La disponibilité accrue du brut lourd vénézuélien pourrait avoir un impact sur les producteurs canadiens et du Moyen-Orient.
  • La reprise du commerce du pétrole suggère un dégel des relations diplomatiques entre les États-Unis et le Venezuela.

Le retour du pétrole brut vénézuélien aux États-Unis marque un tournant dans les relations américano-vénézuéliennes après des années de sanctions et de restrictions commerciales. Plusieurs pétroliers, affrétés par Chevron, transportent du brut vénézuélien vers les raffineries américaines de la côte du golfe du Mexique, marquant ainsi un tournant potentiel dans les relations complexes entre ces deux pays.

Les raffineries américaines apprécient le pétrole vénézuélien

La licence renouvelée de Chevron, tout en permettant la reprise des expéditions de pétrole, comprend une stipulation cruciale : aucun revenu ne peut être versé au gouvernement Maduro. Cet équilibre délicat vise à répondre à la fois à l’application des sanctions et aux besoins énergétiques des États-Unis.

Les raffineurs américains apprécient beaucoup les qualités de brut vénézuélien en raison de leur compatibilité avec les unités de cokéfaction existantes conçues pour des schistes similaires provenant du Mexique et du Canada. Le Mexique ayant réduit ses exportations de brut lourd et les flux des oléoducs canadiens étant limités, le retour de Chevron représente une solution bienvenue pour les raffineries telles que Valero, qui serait en train de négocier un accord d’approvisionnement.

Impact sur l’approvisionnement mondial

La réintroduction progressive du brut vénézuélien sur les marchés internationaux augmentera légèrement la disponibilité du brut lourd. La production actuelle du Venezuela, qui s’élève à environ 800 000 barils par jour, pourrait atteindre 1 à 1,2 million de barils par jour d’ici plusieurs années. Cette offre supplémentaire pourrait entraîner une redistribution des autres sources de brut lourd, ce qui pourrait avoir un impact sur les producteurs canadiens et du Moyen-Orient.

Si l’impact immédiat sur les prix mondiaux du pétrole devrait être limité en raison de la nature progressive de la reprise de la production au Venezuela, l’effet psychologique sur les marchés pourrait être plus prononcé, les opérateurs anticipant les futures augmentations de l’offre. La région de la côte américaine du Golfe du Mexique devrait bénéficier de la disponibilité accrue du brut vénézuélien, ce qui pourrait réduire la dépendance à l’égard des approvisionnements du Moyen-Orient et de la Russie.

La reprise des échanges de pétrole entre le Venezuela et les États-Unis laisse présager un dégel des relations diplomatiques entre les deux pays. Le commerce de l’énergie sert souvent de base à un engagement économique et politique plus large. Pour le Venezuela, l’accès renouvelé aux marchés américains diversifie sa clientèle et réduit sa dépendance à l’égard de la Chine, de la Russie et de l’Iran, qui sont devenus des acheteurs de pétrole cruciaux pendant la période des sanctions.

(ns)

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