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Où est donc passée la réduction de la production de pétrole dont la Russie nous menaçait ?

Où est donc passée la réduction de la production de pétrole dont la Russie nous menaçait ?
La production de pétrole reste toujours aussi élevée en Russie. | Getty / Fotojet

Début février, la Russie a menacé de réduire sa production de pétrole de 500.000 barils par jour. Six semaines plus tard, cette menace n’a guère été suivie d’effet.

Pourquoi est-ce important ?

La Russie exportait de grandes quantités de pétrole vers l'Europe avant la guerre en Ukraine. Toutefois, depuis l'entrée en vigueur, en décembre, d'un embargo européen sur le brut offshore russe, suivi, en février, d'un embargo sur les produits pétroliers tels que le diesel et d'un plafonnement des prix par le G7, le Kremlin a perdu un débouché essentiel. Pour cette raison, il s'est dit contraint de réduire sa production, ce qui aurait perturbé le marché mondial, mais jusqu'à présent, cela n'a pas été perceptible.

Dans l’actualité : Les exportations de pétrole brut russe ne montrent guère de signes de ralentissement malgré la réduction annoncée de la production, révèle une analyse de Bloomberg.

  • La Russie a exporté environ 3,11 millions de barils de pétrole par jour la semaine dernière. C’est la sixième semaine consécutive que le pays exporte plus de 3 millions de barils. Toutefois, une légère baisse de 123.000 barils a pu être enregistrée la semaine dernière.
  • La réduction promise de la production de 500.000 barils n’a guère été suivie d’effets jusqu’à présent. La Russie a annoncé début février que cette réduction aurait lieu de mars à juin.
  • Habituellement, il faut un certain temps pour qu’une réduction de la production se fasse sentir sur le marché pétrolier. Mais depuis l’annonce de la Russie, les prix du pétrole ont fortement chuté. Cela suggère que les marchés ne tiennent pas compte de cette annonce de réduction de la production.

Où va tout ce pétrole ?

Les chiffres : Bien que la Russie ne puisse plus exporter de pétrole par voie maritime vers l’Europe, elle a toujours de nombreux acheteurs pour ses barils.

  • Avant le début de la guerre en Ukraine, elle exportait environ 1,5 million de barils par jour vers l’Europe. Cela représentait environ la moitié de ses exportations totales.
  • Toutefois, depuis que l’Europe a commencé à se passer de pétrole russe, le Kremlin a dû chercher de nouveaux acheteurs. Et les pays asiatiques, principalement la Chine et l’Inde, n’étaient que trop heureux d’acheter ce pétrole à un prix fortement réduit.
  • Environ 90 % du pétrole exporté par la Russie par voie maritime aboutit en Asie. Le gel des exportations en Europe a eu peu d’impact sur les chiffres globaux des exportations.
  • Mais le trésor de guerre de Poutine s’amenuise, car le pétrole vendu sur les marchés asiatiques rapporte beaucoup moins. Toucher aux finances de la Russie sans perturber le marché mondial : c’était l’un des objectifs du plafonnement des prix du pétrole. Objectif en passe d’être rempli.

MB

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