Les marâtre et parâtre risquent de perdre tout contact avec les enfants de leur partenaire si celui-ci décède ou si la relation prend fin. « En Belgique, le rôle du parent supplémentaire n’est guère réglementé sur le plan juridique. Le choix des personnes avec lesquelles un enfant mineur interagit est réservé aux parents légaux », précise le notaire Joni Soutaer.
Principaux renseignements
- Les marâtre et parâtre se trouvent dans une situation délicate sur le plan juridique s’ils veulent garder le contact avec l’enfant de leur partenaire lorsque la relation prend fin.
- Si l’enfant est mineur, c’est aux parents légaux de décider qui peut avoir des contacts avec l’enfant. Les adultes peuvent décider eux-mêmes.
- Toutefois, le père ou la mère naturel(le) peut prendre certaines mesures pour garantir le maintien des contacts entre l’enfant et le parent supplémentaire.
Dans l’actualité : Le dernier épisode de l’émission de VTM a mis en lumière la situation délicate dans laquelle se trouvent les marâtre et parâtre lorsque leur relation avec leur partenaire prend fin.
- Dans cet épisode, les réalisateurs de l’émission suivent une famille dont la femme est atteinte d’une maladie incurable. Elle a une petite fille née d’une précédente relation, mais souhaite que son compagnon continue à avoir des contacts avec son enfant après sa mort.
- Toutefois, cela n’est possible que si des accords concrets sont conclus. « En Belgique, le rôle du parent supplémentaire n’est guère réglementé sur le plan juridique », explique Soutaer. « Tant qu’un marâtre et parâtre et un enfant plus vivent sous le même toit, les contacts sont naturels. Mais en cas de rupture de la relation ou de décès, ce contact devient souvent incertain. » Dans ce cas, deux situations peuvent se présenter.
- Si l’enfant est mineur, c’est aux parents légaux de décider qui peut avoir des contacts avec l’enfant. « Cela peut être très douloureux lorsque la relation se termine et que le parent décide de ne plus avoir de contact », a déclaré le notaire.
- En revanche, un adulte décide seul de continuer à avoir des contacts avec la marâtre ou parâtre. L’autorité parentale n’entre alors plus en jeu.
Demander des relations personnelles par l’intermédiaire du tribunal
Mais : un marâtre ou parâtre peut saisir le tribunal pour demander un droit aux relations personnelles. Mais il n’obtiendra gain de cause que s’il peut prouver qu’un lien affectif particulier existe ou a existé avec l’enfant.
- « Le juge tiendra toujours compte de l’intérêt supérieur de l’enfant. Le contact ne doit pas perturber la situation parentale », précise M. Soutaer. « Une telle procédure n’est engagée que si le contact est réellement empêché. Lorsque les relations sont bonnes, cela n’est généralement pas nécessaire.
- Il ajoute que les parents supplémentaires se heurtent rapidement aux limites de la loi s’ils veulent jouer un rôle plus important dans l’éducation de l’enfant. Même si les deux parents légaux sont d’accord, l’autorité parentale ne peut être accordée sans lien de filiation.
Testament ou adoption de l’enfant
Solution : Les parents naturels peuvent prendre certaines mesures pour garantir le maintien des contacts entre le partenaire et l’enfant.
- Il est possible de le faire par le biais d’un testament. Par exemple, vous pouvez y indiquer explicitement que vous souhaitez que le parent supplémentaire assume la coparentalité de votre enfant après votre décès. Toutefois, ce testament n’est jamais contraignant et ne retire jamais l’autorité parentale à l’ex.
- « L’adoption par le beau-père ou la belle-mère est parfois envisagée, ce qui est particulièrement fréquent pour les enfants majeurs », ajoute le notaire. « Pour les mineurs, l’adoption n’est pas toujours envisageable. C’est aussi une question assez délicate, surtout si les deux parents légaux sont présents. »
- « Un parent supplémentaire peut bien sûr accomplir certaines ‘tâches’ ou apporter un soutien financier, et il est également possible de mettre cela sur papier », poursuit-il. « Un tel accord présuppose une bonne compréhension entre tous. Mais l’essentiel demeure : sans lien de filiation, il n’y a pas d’autorité parentale et donc pas de véritable droit à la parentalité. Même si c’est ce que souhaitent les parents légaux. Aujourd’hui, certaines propositions législatives sont prêtes à renforcer la position des marâtre et parâtre, mais pour l’instant sans résultat. Cependant, de nombreux parents « plus » jouent un rôle crucial en guidant leur enfant « plus » vers l’âge adulte.
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