Les négociations sont dans l’impasse, ce qui soulève la question de l’ampleur réelle de la crise politique. Une réunion marathon du cabinet restreint n’a pas abouti à un accord hier, et le Premier ministre Bart De Wever (N-VA) met désormais ouvertement en jeu la survie de son gouvernement comme moyen de pression. Il s’en tient à un plan d’assainissement de 10 milliards d’euros et refuse de fixer une date limite pour les discussions.

Principaux renseignements

• La réunion marathon sur le budget prévue mercredi n’a abouti à aucun résultat.
• Les divergences entre les parties négociatrices étant trop importantes, le Premier ministre Bart De Wever (N-VA) passe à des discussions bilatérales.
• L’espoir d’un accord dans le courant de la semaine prochaine subsiste, mais ici et là, la chute du gouvernement n’est plus exclue.

L’espoir qu’une réunion nocturne permettrait de sortir de l’impasse s’est avéré vain. Au préalable, les négociateurs avaient laissé entendre qu’ils voulaient aller jusqu’au bout, mais après quelques heures, il est apparu clairement que cet objectif ne serait pas atteint et tout le monde est donc rentré chez soi.

Les vetos des différents partis étaient inconciliables. Le MR a immédiatement refusé toute discussion sur une augmentation de la TVA. Dans le même temps, toute tentative de toucher à l’indexation automatique des salaires se heurte à un refus catégorique de Vooruit. Les socialistes se sentent injustement traités, car selon eux, on leur demande trop souvent de faire des concessions, tandis que leurs propres propositions, telles que l’impôt sur les millionnaires, sont balayées d’un revers de main. C’est ce que rapporte VRT NWS.

De Wever fait pression

Avant le début du sommet européen aujourd’hui, le Premier ministre De Wever a fait savoir que la situation était grave. « Nous sommes dans une situation très difficile, je ne peux pas le nier », a-t-il déclaré. Il a souligné la nécessité d’un assainissement : « Le budget doit maintenant être remis en ordre. C’est pour cela que nous avons été élus. Ce sont des décisions difficiles, mais si vous n’êtes pas capable de prendre des décisions difficiles, vous n’êtes pas capable de gouverner. »

Avec cette dernière déclaration, De Wever met en jeu l’avenir de son gouvernement. « Un gouvernement a pour objectif de servir la population. Et non l’inverse », a-t-il ajouté. Il espère que le budget sera voté au Parlement avant la fin de l’année. « Si les parties restent irréconciliables, nous devrons tôt ou tard en assumer les conséquences. » Il a qualifié d’« irresponsable » le fait de ne pas résoudre la situation.

Discussions bilatérales vendredi

Après le sommet européen d’aujourd’hui, De Wever prévoit de nouvelles discussions séparées avec ses vice-premiers ministres vendredi afin d’évaluer la situation bloquée. Le vice-premier ministre Maxime Prévot (Les Engagés) reconnaît sur RTL que la situation est « tendue », mais croit toujours en une issue favorable. Sans nommer le parti, il pointe à nouveau du doigt le MR : « On ne peut pas dire à la télévision qu’il faut économiser 20 milliards d’euros, puis refuser à la table des négociations les mesures nécessaires pour y parvenir. »

Prévot s’attend à ce que les discussions se poursuivent pendant le week-end. Selon lui, la prochaine échéance cruciale est fixée au début de la semaine prochaine. « Si nous ne parvenons pas à un accord d’ici là, nous ne pourrons matériellement pas soumettre le budget au vote du Parlement avant la fin de l’année. »

Bien qu’il « n’exclue jamais » une chute du gouvernement, il souligne qu’il existe encore une solution d’urgence avec les douzièmes provisoires, même si cette piste n’est « pas agréable ». Ce serait un énorme camouflet pour le gouvernement si cela devait vraiment arriver. Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer si le gouvernement survivra à cette crise.

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