Le Premier ministre japonais Yoshihide Suga peut officiellement prendre ses fonctions. Il remplacera Shinzo Abe, qui a dirigé le Japon pendant huit ans.
Ainis, Yoshihide Suga doit succéder à un illustre, mais contesté, prédécesseur. Shinzo Abe était principalement connu pour sa politique économique, diamétralement opposée à celle de ses homologues occidentaux. Les ‘Abenomics’ se caractérisent par des plans de relance massifs, une dette publique élevée et une politique monétaire souple. Il a été contraint de quitter son poste de Premier ministre, après huit années passées au pouvoir, pour des raisons de santé.
Continuité
Yoshihide Suga doit devenir l’homme de la continuité, celui qui devra avant tout faire face à la crise du coronavirus qui fait également rage dans son pays. Cela signifie que le gouvernement devra à nouveau investir. Dans cette optique, il serait logique que Suga, qui n’a pas été élu par un vote populaire mais par le Parlement japonais, ne procède à aucun changement politique majeur.
Le nouveau Premier ministre japonais devra néanmoins relever de nombreux défis. Certains d’entre eux seront des projets dans la continuité d’Abe, mais Suga va probablement mettre ses propres accents. Par exemple, les inégalités entre hommes et femmes sont encore très élevées au Japon. Et les ‘Womenomics’ d’Abe n’ont fait qu’égratigner la surface du problème.
Vieillissement
Le Japon doit également composer avec une population qui vieillit rapidement. Yoshihide Suga a d’ores et déjà annoncé qu’il y aura une augmentation des taxes sur les achats. Une mesure qui n’a plus été prise depuis dix ans. Cette hausse d’impôt doit servir à payer les coûts croissants en matière de soins de santé liés au vieillissement de la population.
Suga prend également la relève à la tête du Japon alors que la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis s’intensifie. Il devra donc parvenir à trouver un équilibre dans les bonnes relations avec Pékin et Washington. À cet égard, les prochaines élections présidentielles aux États-Unis seront déterminantes.
Élections
Par ailleurs, de nouvelles élections ne sont pas totalement exclues au Japon dans un futur proche. Pour faire face à la crise du coronavirus, Suga pourrait chercher à confirmer sa légitimité. Une élection anticipée pourrait l’y aider. Un pari qui pourrait coûter le pouvoir à son parti, mais qui pourrait potentiellement lui faire gagner trois années supplémentaires à la tête du pays, et plus en tant que remplaçant de Shinzo Abe.
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