Il est clair que la formation du gouvernement bruxellois ne se déroule pas sans heurts. Même si une majorité néerlandophone a été formée, le PS ne peut pas accepter le résultat. Les socialistes francophones s’opposent à la présence de la N-VA dans la coalition, ce qui a suspendu les négociations pour un gouvernement bruxellois complet.
Principaux renseignements
- Le PS refuse de collaborer avec la N-VA, invoquant la création d’un commissaire du gouvernement, mais ce n’est pas la véritable raison.
- Sur le fond, le PS et la N-VA sont très éloignés, bien que les autres partis considèrent cette formule comme la seule solution viable.
- Le budget en constante augmentation reste une préoccupation majeure, ce qui nécessite rapidement un nouveau gouvernement bruxellois.
Contexte : Quatre partis néerlandophones (Groen, Vooruit, N-VA et Open Vld) ont conclu un accord de gouvernance.
- Lors de la formation du gouvernement bruxellois, les groupes francophones et néerlandophones doivent chacun constituer une majorité séparée avant de former ensemble un gouvernement unique. Trouver une majorité néerlandophone s’est avéré difficile. La formatrice Elke Van den Brandt (Groen) a recherché une majorité avec quatre partis, bien qu’il ne puisse y avoir que deux ministres et un secrétaire d’État néerlandophones. Open Vld a finalement accepté un poste de commissaire du gouvernement, doté de compétences mais officiellement exclu du gouvernement bruxellois.
- Le CD&V avait déclaré ne pas vouloir rejoindre le gouvernement. Van den Brandt a convaincu la N-VA de participer grâce à une proposition politique qui a fuité dans la presse. L’idée d’une fusion des communes bruxelloises, des zones de police et des CPAS a particulièrement irrité le PS.
- Bien que Van den Brandt ait affirmé que le texte divulgué ne représentait pas un « cahier de revendications pour les négociations », le PS a immédiatement réagi avec indignation. « La note de Van den Brandt est faite sur mesure pour la N-VA, ce qui nous exclut de facto », a déclaré Ridouane Chahid, membre du PS, jeudi dernier.
Le programme de la N-VA qui pose problème
Dans l’actualité : Le PS donne une tournure institutionnelle à une discussion de fond.
- Les quatre partis néerlandophones espéraient que les négociations pour la formation du gouvernement bruxellois avanceraient rapidement. Côté francophone, une majorité composée du MR, de Les Engagés et du PS était déjà en place. Mais le PS freine les discussions, invoquant la création d’un commissaire du gouvernement comme motif : « La création d’un tel poste nécessite l’accord des partis francophones », déclare le PS, qui n’y consent pas.
- Cependant, il est évident que c’est principalement le programme de la N-VA qui pose problème au PS. Philippe Close (PS), bourgmestre de la Ville de Bruxelles, a exprimé son mécontentement sur X : « À Gand, Groen manifeste pour empêcher la N-VA d’être dans la majorité, mais à Bruxelles, le parti l’intègre dans les négociations. »
- Une source au PS bruxellois a confirmé cette position à De Morgen : « Nous sommes prêts à collaborer, mais pas à n’importe quel prix. La N-VA est un parti qui, sur les plans institutionnel et socio-économique, est aux antipodes de nos positions et qui remet en question l’autonomie de Bruxelles. Pour nous, cette formule n’est pas envisageable. »
- Le PS souhaite que Van den Brandt reprenne contact avec le CD&V pour envisager une coalition sans la N-VA. Van den Brandt a déjà reconnu qu’il serait difficile de réconcilier la N-VA et le PS, mais que la coopération néerlandophone actuelle est la seule option viable.
« Des réformes urgentes sont nécessaires »
Les réactions : Le MR, Les Engagés et Groen souhaitent poursuivre avec la N-VA.
- « J’ai remarqué qu’il y avait encore des résistances autour de la table pour avancer pleinement avec sept partis », a admis le formateur francophone David Leisterh (MR). « Je vais poursuivre les discussions avec la formatrice néerlandophone », a-t-il déclaré. « J’invite tous les partis à prendre leurs responsabilités face à la crise politique, institutionnelle et budgétaire de Bruxelles. »
- Christophe De Beukelaer (Les Engagés) a reconnu qu’il aurait préféré le CD&V comme partenaire, mais estime également que des réformes sont nécessaires de toute urgence. « Nous devons faire preuve de responsabilité et entamer les vraies négociations », a-t-il conclu.
- Van den Brandt appelle également au dialogue : « La solution réside dans quelques discussions avec le PS pour comprendre pourquoi ils ont peur de la N-VA. Que leur faut-il pour obtenir les garanties nécessaires et surmonter cette crainte ? C’est ce à quoi nous devons travailler dans les heures et les jours à venir », a-t-elle déclaré sur De Ochtend de Radio 1.
- « En février, une nouvelle révision budgétaire est prévue, et les agences de notation évalueront la solvabilité de Bruxelles. Le temps presse », a également souligné Van den Brandt.
« Le PS n’a pas à poser de veto »
À suivre : Le PS discutera-t-il finalement ?
- En principe, chaque groupe linguistique décide seul de la composition de sa coalition. Frédéric De Gucht (Open Vld) n’a pas mâché ses mots : « Le PS n’a pas à poser de veto. Le parti doit s’habituer à ce que tout ne soit plus décidé par lui à Bruxelles. Mais il ne peut pas bloquer Bruxelles », a-t-il déclaré dans Villa Politica.
- Le problème de la création d’un commissaire du gouvernement semble être un faux prétexte, car cela ne pose aucun problème au MR ni à Les Engagés. Ce qui reste, ce sont les questions de fond concernant les réformes. Des discussions sur la formation du gouvernement bruxellois devront de toute façon avoir lieu. Reste à voir qui cédera le plus, la N-VA ou le PS.