Vous maudissez les journées trop courtes qui vous empêchent d’accomplir toutes vos tâches, et vous rognez déjà sur vos heures de sommeil ? Une entreprise vous propose de mettre à profit vos rêves, et de les contrôler pour en faire des moments productifs. Vous avez dit dystopique ?
Des rêves lucides ?
C’est un rêve durant lequel le rêveur a conscience d’être en train de rêver. Un état bien particulier du sommeil paradoxal, que 70 % des gens vivent au moins une fois dans leur vie, et que certains arrivent à traverser régulièrement, voire à provoquer avec un peu d’entrainement.
La particularité de ce genre de rêve, c’est que notre conscience arrive à rester endormie tout en comprenant que ce qu’elle perçoit n’est pas la réalité. Elle peut donc l’influencer. Et la personne qui rêve peut prendre le contrôle non seulement sur ses actions durant cette phase de sommeil, mais aussi sur le contenu du rêve et sur son déroulement.
Rêver pour rester productifs
Et puis voilà que le capitalisme s’en mêle. Une entreprise a décidé que nos rêves pouvaient devenir un marché aussi, relève Fortune. Mais pas comme dans Total Recall de Paul Verhoeven ou dans le premier épisode du manga Cobra. Prophetic, fondée plus tôt cette année, ne vous propose pas des rêves garantis agréables et propres à vos désirs ; il s’agit plutôt de les mettre à profit pour travailler.
- La marque propose un casque appelé le « Halo » à porter durant le sommeil. Celui-ci est censé nous donner le contrôle de nos rêves grâce à une combinaison d’ultrasons et de modèles d’apprentissage automatique, le tout basé sur des recherches en cours de l’Institut Donders, aux Pays-Bas, sur l’induction de rêves.
- Prophetic travaille en collaboration avec Afshin Mehin, le concepteur de Neuralink N1 pour la société d’implants cérébraux d’Elon Musk, et espère commercialiser ses casques dès 2025. Comptez 1.500 à 2.00 dollars.
- C’est déjà intrigant. Mais l’argument de vente de la start-up l’est plus encore : la productivité nocturne. Prophetic nous promet que ses casques nous permettront de contrôler suffisamment nos rêves pour travailler en dormant. Pas sur une chaîne de production bien sûr, mais pour tout ce qui est travail intellectuel. L’exemple mis en avant est celui du codage informatique. On suppose qu’on pourra donc ensuite écrire, ou composer de la musique, en dormant, durant nos rêves lucides.
Tout ça n’est-il qu’un rêve ?
Une manière de rentabiliser le tiers de notre vie que nous passons à dormir, assure l’entreprise. Balayant de fait le concept même de repos, pour notre corps et surtout notre esprit. On peut déjà se demander si ce genre de productivité onirique ne serait pas sans effets secondaires pour notre santé. Quant au sérieux même de la démarche, Business Insider se permet de le mettre en doute. Jusqu’à présent, seules ces firmes qui nous proposent de s’occuper de nos rêves semblent vraiment susceptibles d’en tirer quelque chose. De notre portefeuille.