Vendredi dernier, les régulateurs boursiers chinois et américains ont conclu un accord sur l’échange de données sur les sociétés boursières. Selon la banque américaine Goldman Sachs, cela réduit de moitié le risque que les entreprises chinoises cotées à la bourse américaine perdent leur cotation.
Les entreprises chinoises qui ne satisfont pas aux exigences d’audit de la SEC américaine sont placées sur la désormais célèbre liste de radiation. Les entreprises qui y figurent risquent de perdre leur cotation à la bourse américaine. En juillet, par exemple, le géant chinois du commerce électronique Alibaba a été ajouté à la liste.
Plus de certitude
Mais ces entreprises sont dorénavant un peu moins en danger. Les deux autorités compétentes, la China Securities Regulatory Commission et le Public Company Accounting Oversight Board (PCAOB) des États-Unis ont annoncé vendredi qu’elles allaient coopérer pour inspecter les documents d’audit des sociétés chinoises cotées aux États-Unis. Elles ont signé un accord à cet effet.
« Il s’agit sans aucun doute d’une percée réglementaire », note Kinger Lau, stratège chez Goldman Sachs, dans une analyse. Il ajoute toutefois qu’il reste un certain nombre d’incertitudes. Le PCAOB parle donc d’un premier pas dans la bonne direction.
L’analyste de Goldman Sachs note que son modèle « suggère que le marché s’attend à ce que la probabilité que les entreprises chinoises cotées sur les bourses américaines fassent bientôt leurs adieux à Wall Street soit réduite de moitié. » En mars, le marché était encore certain à 95 % que cela se produirait.
Les actions chinoises pourraient bénéficier d’un coup de pouce
L’analyse de la banque américaine montre également que le prix des actions chinoises sur la bourse américaine (cotées sous forme d’ADR, ou certificat de déposition) et la bourse chinoise pourraient augmenter de 11 et 5% respectivement dans le cas où les entreprises seraient autorisées à conserver leur cotation à Wall Street. Dans le cas contraire, les actions chinoises pourraient chuter de 13%.
En raison de l’incertitude liée au retrait de la cote, certaines entreprises chinoises ont déjà annoncé qu’elles quittaient le marché boursier américain. Par exemple, au début du mois, PetroChina, China Life Insurance, Sinopec et Aluminium Corp ont fait des annonces dans ce sens.
Le nombre d’introductions en bourse sur le marché de Shanghai a également été stimulé par les entreprises chinoises qui se sont retirées de la cote aux États-Unis pour revenir s’installer dans leur pays d’origine. En conséquence, Shanghai a connu plus d’introductions en bourse au cours du premier semestre 2022 que tout autre marché boursier dans le monde, selon un rapport de Deloitte.
(CP)