Avec la crise bancaire, le prix du pétrole est en chute. Mais cela pourrait être qu’un effet temporaire. Il ne serait en tout cas pas lié à l’offre et à la demande. Au contraire, une potentielle hausse de la demande et réduction de l’offre pourrait faire augmenter les prix, prochainement.
Dans l’actu : le prix du pétrole continue sa chute.
- Dans le contexte de la crise bancaire, le cours du pétrole est en chute. Le 10 mars, jour de l’effondrement de Silicon Valley Bank, le baril de Brent se négociait encore à plus de 82 dollars. Ce lundi il a frôlé les 70 dollars (soit une chute de près de 15%), avant de remonter à plus 72 dollars, selon les données de Oilprice.com.
- Parcours similaire pour le baril de WTI, qui est passé de 76 dollars le 10 mars à moins de 65 dollars ce lundi (avant de remonter à 66,60 dollars, à l’heure d’écrire ces lignes).
- Ce sont les craintes d’une contagion du secteur bancaire et financier, comme en 2008, qui font baisser les cours du pétrole, en résumé. Un tel événement serait une grave crise pour toute l’économie et ferait fortement chuter la demande du pétrole.
Effet temporaire ?
L’essentiel : pas de chute à long terme.
- Un représentant de l’OPEP+ affirme auprès de CNBC que cette baisse du prix ne serait probablement que temporaire. En tout cas elle ne serait pas justifiée par une question d’offre et de demande, raisonne la source.
- Elle ajoute qu’il faudrait néanmoins surveiller l’effet de la baisse du prix de l’or noir sur l’inflation et les décisions des banques centrales en matière de taux d’intérêt.
- Sous-entendu : le prix du pétrole a un impact sur l’inflation, comme le pétrole est utilisé dans de nombreux domaines différents, du plastic au transport. Avec cette forte baisse du prix du pétrole, l’inflation pourrait ralentir aussi. Cela ne devrait cependant être qu’une fausse image, comme cet effet ne serait que « temporaire ». Si le pétrole repart à la hausse, l’inflation pourrait aussi remonter, ou baisser moins rapidement.
- Mais cette source de l’OPEP n’est pas la seule à estimer que cette baisse du prix n’est que temporaire. UBS avance, dans une note consultée par le média américain, que la production de pétrole ne devrait pas être impactée par la crise du côté des banques, même si les prix sont temporairement en baisse.
- Les producteurs de pétrole peuvent en effet choisir de réduire la production pour essayer de faire augmenter les prix. S’ils ne donnent pas de signes d’une éventuelle coupe, c’est qu’ils pensent que le prix ne devrait pas chuter de manière continue.
Offre et demande : les inconnues
Le détail : les inconnues qui peuvent faire augmenter le prix du pétrole, à moyen terme.
- La relance de la Chine a le potentiel de faire augmenter la demande mondiale de pétrole, et avec elle son prix. Pékin a laissé tomber ses mesures sanitaires strictes à la fin de l’année dernière. Depuis, de nombreux observateurs spéculent sur le retour de la croissance, au courant de cette année.
- Du côté de l’offre, la production russe représente l’inconnue principale. L’Europe a décrété un embargo sur le pétrole brut russe en décembre (et sur les produits pétroliers en février). La question que les observateurs se posent est si la Russie réduira davantage sa production pour ne pas se retrouver avec trop de pétrole sur les bras. Elle ne semble pas trouver d’autres acheteurs pour remplacer toute la demande européenne. L’offre mondiale baisserait alors, ce qui pourrait avoir un effet sur les prix.