Affichant un certain optimisme, la Banque de France a relevé lundi sa prévision de croissance pour l’économie française en 2021, et estime qu’elle aura même retrouvé son niveau d’avant-crise plus tôt, dès le début de 2022.
La croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait atteindre 5,75% en 2021, estime la banque centrale dans sa dernière enquête mensuelle de conjoncture, contre 5,5% estimé précédemment.
L’activité « commencerait à dépasser son niveau pré-Covid dès le premier semestre 2022 », soit un trimestre plus tôt que ce qu’elle prévoyait en mars.
« Sur la route de la sortie de crise, l’économie française n’est pas encore à l’arrivée, mais accélère », a commenté le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, lors d’une conférence de presse.
Il a précisé que le niveau d’activité était resté en mai 4% en deçà de l’avant-crise, contre 6% en avril, et qu’il ne sera plus que de 3% inférieur en juin.
La croissance sera marquée par « un fort rebond aux troisième et quatrième trimestres, avec une croissance soutenue de la consommation des ménages », prédit l’institution, qui s’affiche ainsi plus optimiste que le gouvernement qui table sur une progression de 5% du PIB cette année.
L’institut a en revanche laissé ses prévisions de hausse du PIB inchangées pour 2022 et 2023, à 4% puis 2% respectivement.
Le gouverneur a précisé que la croissance projetée cette année pour la France était supérieure à celle prévue en Allemagne, limitée à 3,7%, et en Italie (4,4%), ainsi qu’à la moyenne de la zone euro, estimée à 4,6%.
Elle serait en revanche inférieure aux 6,5% anticipés pour les Etats-Unis par la banque centrale américaine (Fed) dans ses prévisions de mars dernier.
Belgique : « Encourageant »
Les chiffres émanant des dernières prévisions économiques de la Banque nationale de Belgique (BNB) sont « encourageants » mais « il faut maintenir les efforts budgétaires et mettre en œuvre des réformes structurelles », a réagi lundi la Secrétaire d’État au Budget, Eva De Bleeker.
Selon les dernières projections de printemps de la BNB, publiées lundi, la reprise économique est plus forte que prévu. La croissance économique devrait atteindre 5,5% en 2021 (+3,3% en 2022) et permettre à l’économie belge de retrouver dès la fin de cette année son niveau d’avant la crise du coronavirus.
Parallèlement, le déficit budgétaire est attendu, à politiques inchangées, à -6,8% du PIB en 2021 et -4% du PIB en 2022, après -9,4% en 2020. C’est mieux que le programme de stabilité que le gouvernement a soumis à la Commission européenne en avril et qui s’est basé sur un déficit budgétaire de -7,7% du PIB pour 2021 et de -4,5% en 2022. Et le déficit pourrait être réduit davantage en fonction des mesures qui seront mises en œuvre par le gouvernement
« Ces chiffres sont encourageants. La reprise économique sera nécessaire pour nous sortir de ces mauvaises circonstances budgétaires. Nous ne devons pas penser que notre déficit budgétaire va disparaître de lui-même », souligne la secrétaire d’État au Budget, qui dit « souscrire pleinement » à l’appel de la BNB à assainir les finances publiques et à réaliser des réformes structurelles supplémentaires. « Notre pays était déjà en déficit structurel avant le coronavirus. Nous ne pourrons le combler que par des mesures structurelles. Cela signifie: respecter notre trajectoire budgétaire et mettre en œuvre les réformes prévues dans l’accord du gouvernement », conclut Eva De Bleeker.
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