Les États-Unis sont encore loin derrière la Chine dans la course à la production de véhicules électriques, et ce, malgré les avancées de Tesla. Une raison pour Ford de s’associer avec une entreprise chinoise afin de bénéficier de leurs technologies…
Dans l’actu : Bill Ford, président de Ford, a déclaré à CNN que les États-Unis ne « sont pas encore prêts » pour rivaliser avec la Chine dans la production de voitures électriques.
- « Ils (les constructeurs chinois, NDLR) se sont développés très rapidement, à grande échelle, et maintenant ils exportent. Ils ne sont pas ici, mais ils viendront ici, nous pensons, à un moment ou à un autre, et nous devrons être prêts, et nous sommes en train de nous préparer« , a-t-il indiqué.
- Difficile de lui donner tort au sujet de la Chine, qui est sur le point de transformer l’industrie automobile mondiale en devenant le deuxième plus grand exportateur de voitures, derrière l’Allemagne.
- Elle doit cet exploit à une croissance fulgurante des exportations chinoises, qui ont triplé depuis 2020 pour atteindre plus de 2,5 millions de véhicules l’année dernière, note Bloomberg.
- En Europe, l’an dernier, une voiture électrique sur cinq vendue provenait de Chine.
- En témoigne aussi l’incursion de BYD sur nos terres européennes et même belges.
- Dans une analyse, l’assureur-crédit Allianz Trade parle d’une « redéfinition de l’industrie automobile ». « Bientôt, toutes les voitures viendront de Chine, qu’elles soient produites par une marque chinoise ou par une marque américaine ou européenne, fabriquée en Chine. Elles répondent à toutes les exigences européennes. L’Europe va massivement passer aux voitures fabriquées en Chine au cours des prochaines années », prédit Johan Geeroms, directeur chez Allianz Trade.
Un partenariat avec une entreprise chinoise
En marge : Ford s’appuie lui-même sur l’expertise chinoise pour booster sa transition vers les voitures électriques.
- Le constructeur américain a annoncé qu’il investirait 3,5 milliards de dollars dans une usine de batteries pour véhicules électriques sur le sol américain qui fonctionnerait avec la technologie et le soutien de la société chinoise Contemporary Amperex Technology.
- Une décision controversée, alors que les États-Unis s’efforcent de couper les ponts avec la Chine, notamment sur le plan des technologies pour l’automobile.
- En mars dernier, Washington et Tokyo ont ainsi conclu un accord pour faciliter leur accès aux minéraux essentiels utilisés dans les batteries de véhicules électriques et se distancier de leur dépendance chinoise.
- Le secrétaire américain aux Transports, Pete Buttigieg, a rajouté une couche en affirmant dimanche que les États-Unis doivent prendre des mesures pour réduire l’avantage de la Chine dans les batteries pour véhicules électriques, selon une interview à Bloomberg Television.
- Mais l’arrière-petit-fils du fondateur Henry Ford se défend en voyant dans son partenariat chinois une opportunité pour les ingénieurs de Ford de comprendre la technologie.
- « Tout ce que nous faisons, c’est accorder une licence à la technologie », a-t-il déclaré. « Il est vraiment important que nos ingénieurs acquièrent ces connaissances pour que nous puissions éventuellement le faire nous-mêmes. »
Flashback : En mai, Jim Farley, CEO de Ford, a souligné que les constructeurs chinois de véhicules électriques étaient ses principaux concurrents dans ce domaine. Il a admis que pour surpasser ces constructeurs automobiles chinois, Ford devait soit développer une marque distinctive, soit réduire ses coûts.
- Pas sûr donc que se défendre d’un partenariat avec la Chine en affirmant se fier à l’innovation étrangère plutôt que de développer ses propres idées et compétences, soit donc la bonne stratégie…
- Et ce n’est pas la première fois que Ford s’associe à une entreprise chinoise : en avril, un partenariat avec une société minière chinoise en Indonésie, d’un montant de 4,5 milliards de dollars, avait déjà fait couler beaucoup d’encre.