Près de la moitié de la population mondiale n’utilise toujours pas de compte bancaire

Avec le battage médiatiqueautour des monnaies virtuelles et des paiements mobiles, on pourraitcroire que la plupart des personnes dans le monde ont un comptebancaire. Toutefois, la situation est bien différente.  

Selon un rapport récentde la Banque mondiale sur l’état de l’inclusion financière, lenombre de personnes possédant un compte bancaire officiel est passéde 61% en 2014 à 67% en 2017. Toutefois, ces chiffres sontlégèrement trompeurs, rapporte le magazine Quartz. « Lavérité est que les rangs des banques ont à peine été modifiés.Plus de 80% de la hausse récente est constituée de comptes inactifsouverts au cours de la dernière années. » En termes decomptes actifs, la part des banques a seulement augmenté de 52% et53%. Ces chiffres sont basés sur une enquête menée auprès de plusde 150.000 personnes à travers le monde.

Situation pire dans lespays pauvres

Dans les pays à revenufaible et intermédiaire, la situation est encore pire. Dans cespays, moins de 50% des personnes ont un compte actif. Bien que deshausses substantielles aient été réalisées sur le plan du nombrede comptes entre 2014 et 2017, la proportion des adultes disposant decomptes actifs n’a augmenté que de 44,4% à 45,4% dans les pays lesplus pauvres. La part des personnes utilisant des comptes bancairespour l’épargne a même légèrement diminué.

L’augmentation supposéede l’inclusion financière en Inde est un mythe remarquable, souligneencore Quartz. Selon l’organisation à but non lucratif Center forFinancial Inclusion, près de 370 millions d’Indiens possèdent descomptes bancaires dormants. Alors que 80% des Indiens ont un compte(53% en 2014), moins de la moitié d’entre eux sont actifs.

Les comptes inutilisésfont partie d’un programme d’inclusion financière dont l’objectifest de s’assurer que les tous les Indiens sont en mesure d’épargneret de recevoir les aides du gouvernement de manière numérique. « Ilse peut que ces personnes utiliseront leur compte à l’avenir, maisles inclure comme partie intégrante du système financier formel esterroné », fait remarquer Quartz.

Dans certains pays, lenombre de comptes, actifs ou inactifs, a même diminué. Au Nigeriaet au Mexique, on a constaté ces dernières années une baissesignificative du nombre de personnes ayant un compte bancaire.

Selon le Centre forFinancial Inclusion, il est temps que les défenseurs des servicesbancaires fassent leur introspection. « Simplementpousser les gens à ouvrir des comptes bancaires n’est clairement passuffisant », conclut Quartz.  

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