De plus en plus d’entreprises présentes en Allemagne envisagent de délocaliser leurs activités à l’étranger. Parmi les défis les plus pressants, près de deux tiers des sociétés citent les prix de l’énergie et des matières premières.
La première économie d’Europe en péril : la peur des prix de l’énergie donne des envies d’ailleurs à près de 50% des entreprises allemandes

Pourquoi est-ce important ?
La situation économique en Allemagne est en plein bouleversement, avec des entreprises qui envisagent des délocalisations, des défis énergétiques persistants et des prévisions économiques préoccupantes. Les mesures prises par les États-Unis et le besoin de réformes gouvernementales ajoutent à l'incertitude.Dans l’actu : Selon une étude de la Fédération des entreprises allemandes (BDI) citée par Euractiv, un nombre croissant d’entreprises choisissent de délocaliser leurs emplois et leur production à l’étranger.
- 16% des entreprises de taille moyenne ont déjà entrepris des démarches en ce sens.
- Mais, surtout, 30% des entreprises envisagent de suivre le mouvement.
Pourquoi ? La plus grande économie d’Europe doit faire face à de nombreux défis économiques :
- Les prix de l’énergie et des ressources sont considérés comme les défis les plus urgents.
- Les prix de l’électricité pour les entreprises doivent baisser pour garantir le succès de la transformation verte des entreprises, affirme le président de la BDI, Siegfried Russwurm,
- Les politiciens ont la responsabilité d’améliorer les conditions pour les entreprises en Allemagne, souligne-t-il. La sortie du nucléaire reste un sujet controversé et la majorité des Allemands ne la soutiennent d’ailleurs plus.
- Les préoccupations se multiplient également après que les États-Unis ont dévoilé leur Inflation Reduction Act, offrant des subventions généreuses à l’industrie de transition, dont les constructeurs de voitures électriques.
- Tesla a déjà annulé son plan ambitieux de construire sa plus grande usine de batteries près de Berlin, préférant se concentrer sur le marché américain, loin de la hausse des prix de l’énergie qui sévit en Allemagne. Une décision qui témoigne des préoccupations quant à l’économie allemande et à sa compétitivité mondiale.
Les conséquences : Les prévisions économiques sont loin d’être réjouissantes pour nos voisins.
- La Commission européenne prévoit une croissance lente pour l’Allemagne en 2023, avec une hausse de 0,2% du PIB, contre 0,8% pour l’UE et 0,9% pour la zone euro.
- Les coûts énergétiques élevés et les prix du carbone de l’UE sont cités comme les principaux obstacles au développement des affaires dans le pays.
- Ajoutez à cela les récentes mauvaises nouvelles selon lesquelles l’Allemagne est entrée en récession, contre les prévisions des analystes.
Mesures gouvernementales et réformes
Action-réaction : Pour éviter un exode certain qui ferait davantage chavirer le bateau allemand, le ministre de l’Économie, Robert Habeck, propose des mesures pour réduire le prix de l’électricité pour les entreprises.
- Il annonce également un programme de « contrats carbone différenciés » pour soutenir la transition vers des processus de production neutres en carbone.
- De son côté, la Fédération des entreprises allemandes estime que des réformes plus complètes sont nécessaires.
- Elle plaide pour réduire les contraintes administratives et mettre en place des baisses d’impôts ciblées pour encourager les investissements.
À suivre : Pas sûr que les désidératas de la Fédération des entreprises allemandes plaisent au ministre de l’Économie. Dans ce bras de fer annoncé, l’enjeu est de taille : maintenir les entreprises en Allemagne et garantir qu’elles continuent d’être le moteur crucial de l’économie. Le sort de l’économie allemande repose sur la capacité des décideurs à trouver un équilibre entre les intérêts des entreprises et les besoins du pays.