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De Premier ministre d’un pays du Benelux à un poste clé en Europe : la course est lancée

De Premier ministre d’un pays du Benelux à un poste clé en Europe  : la course est lancée
Le Premier ministre belge Alexander de Croo et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte. JAMES ARTHUR GEKIERE/Belga/AFP via Getty Images

Les élections européennes de l’année prochaine s’accompagnent d’une énigme : quel pays (et au sein de celui-ci, quelle famille politique) parviendra à placer l’un de ses politiciens dans un poste de haut niveau européen ? Les places étant limitées, la compétition sera rude. Cela concerne également les (ex-)Premiers ministres du Benelux, tous de tendance libérale.

Concernant la Belgique : Que ce soit en Belgique, aux Pays-Bas ou au Luxembourg, les politiciens souhaitent décrocher un poste de haut niveau en Europe.

  • Un nom belge circule déjà dans le bâtiment Europa à Bruxelles : Charles Michel. Le libéral francophone est devenu président du Conseil européen en 2019 et semble vouloir poursuivre son aventure européenne après 2024. Cependant, ces dernières années, il a souvent été en conflit avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et semble être sur la voie de la défaite. Au sein du gouvernement fédéral belge, des rumeurs circulent selon lesquelles Michel pourrait revenir au niveau national en tant que « sauveur de la patrie ».
  • Il est possible qu’il y ait une relève belge au niveau européen. En effet, depuis des années, le nom de l’actuel Premier ministre, Alexander De Croo (Open Vld), circule dans les couloirs des institutions européennes et de l’OTAN. Il affirme ne pas être intéressé par un poste de haut niveau en Europe. « Son attention est entièrement portée sur le niveau belge », selon des diplomates européens. Cependant, face à des difficultés de formation du gouvernement fédéral, De Croo pourrait prendre les devants et, soutenu par la présidence belge de l’UE au premier semestre 2024, se tourner vers l’Europe.
  • Un autre nom à ne pas oublier est celui de Sophie Wilmès (MR). En tant qu’ex-Première ministre et ministre des Affaires étrangères, elle possède un profil particulièrement solide. De plus, depuis des années, elle est la femme politique la plus populaire de son parti, surpassant le président Georges-Louis Bouchez dans tous les sondages. Sophie Wilmès n’est pas passée inaperçue au sein des institutions européennes.

Aucun intérêt

Nos voisins du Nord : Les Pays-Bas ont également quelques politiciens au profil solide, susceptibles de faire le saut vers l’Europe.

  • Le nom le plus important est celui de Mark Rutte. L’actuel Premier ministre (par intérim) a indiqué qu’il souhaitait se retirer de la scène nationale, après presque 14 ans de mandat. Depuis lors (et même avant cela), on l’associe à de hauts postes internationaux, y compris celui de secrétaire général de l’OTAN. Comme De Croo, Rutte déclare ne pas être intéressé par un tel poste, et selon son entourage, il n’a pas changé d’avis à ce sujet. Cependant, l’histoire montre que même les politiciens qui prétendent « ne pas être intéressés par le poste » peuvent finalement l’obtenir.
  • Sigrid Kaag possède également un profil apprécié en Europe. Haute diplomate aux Nations Unies, vice-Première ministre, ministre des Finances, de la Coopération au développement et des Affaires étrangères ; bref, un profil idéal pour, par exemple, le poste de Haute Représentante pour la politique étrangère. Cependant, Kaag s’est retirée de la politique après avoir reçu des menaces envers elle et sa famille, et elle ne semble pas montrer beaucoup d’intérêt pour l’idée de monter au niveau européen.

Débats animés

Le troisième candidat : Au Luxembourg aussi, un libéral au profil solide fait son chemin.

  • L’actuel Premier ministre Xavier Bettel est en lice pour des élections ce week-end. Selon les sondages, il semble que son Parti Démocratique sera surpassé par le Chrëschtlech Sozial Vollekspartei (CSV). Si Bettel perd les élections, il ne semble pas enclin à revenir rapidement au Parlement luxembourgeois.
  • Politico présente le Luxembourgeois comme un éventuel nouveau Haut Représentant pour la politique étrangère, soit le diplomate le plus élevé en grade dans l’Union. Il est en fonction depuis dix ans en tant que président, ayant participé à tous les sommets européens. Il connaît donc très bien les sensibilités de tous ces pays.
  • Cependant, son caractère pourrait lui jouer des tours. Bettel a tendance à alléger les réunions sérieuses avec une plaisanterie et réagit souvent émotionnellement aux événements. « Cela anime les débats européens, mais il semble improviser souvent », a confié un diplomate à Politico. Outre le poste de Haut Représentant, Bettel est également cité comme successeur potentiel de Michel au Conseil européen. Tout dépendra des élections de ce dimanche.

Aucun d’entre eux ? Il est bien sûr possible qu’aucun des profils mentionnés ne soit retenu. Les politiciens d’Europe de l’Est ont plus de chances d’accéder à un poste prestigieux, surtout avec la guerre en Ukraine. De plus, de plus en plus de voix s’élèvent pour nommer davantage de femmes à ces postes de haut niveau. La première ministre estonienne, Kaja Kallas, a ainsi de sérieuses chances de passer du national à l’international.

(SR)

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