Le régime de Vladimir Poutine va équiper les 43.000 écoles de Russie de caméras et de logiciels de reconnaissance faciale. Ironiquement, le système sera nommé ‘Orwell’. C’est ce que révèle le journal Vedomosti. Le contrat a été attribué au conglomérat Rostec de Sergei Chemezov, l’un des plus proches associés de Poutine.
Selon un porte-parole de NTechLab, l’entreprise qui devrait fournir le logiciel, cette technologie devrait garantir la sécurité des enfants en contrôlant leurs mouvements et en identifiant les personnes extérieures qui entrent dans les bâtiments scolaires.
Les fichiers seront stockés localement pour éviter les fuites. Les parents et les enfants ne seront pas ajoutés sans leur permission, selon le porte-parole. Il affirme que la technologie de surveillance peut également être utilisée à l’avenir pour enregistrer les présences et vérifier les heures de travail des enseignants. Cette technologie rendra également possible l’enseignement à distance.
Selon Vedomosti, ‘Orwell’ a déjà été installé dans plus de 1.608 écoles dans 12 régions russes. Un bâtiment scolaire a besoin en moyenne de 20 caméras.
Les contrats qui rendent l’ensemble du projet possible ont une valeur de 2 milliards de roubles (25,4 millions d’euros). Le projet s’inscrit dans le cadre du ‘programme de numérisation’ de Poutine. Ce programme prévoit 25 milliards d’euros pour le développement d’une économie numérique en Russie.
Système uniquement semblable à ce qui existe en Chine
NTechLab a déjà déployé une technologie de reconnaissance faciale à Moscou pour identifier les criminels grâce à un réseau de près de 200.000 caméras de surveillance. Selon des sources du projet, lorsqu’il sera pleinement opérationnel, le système de reconnaissance des visages de Moscou concurrencera facilement les systèmes opérant en Chine. Selon les critiques, cette technologie viole la vie privée.
Le fait que le projet ait été baptisé Orwell est presque surréaliste. George Orwell était un auteur britannique qui a brossé un tableau sombre de ce à quoi l’humanité ressemblerait 35 ans plus tard dans son roman futuriste ‘1984’ paru en 1949: une société totalitaire sous le contrôle de l’œil omniprésent de Big Brother, dans laquelle la liberté humaine est complètement restreinte.
Lire aussi: