Principaux renseignements

• Les chocolatiers continuent d’écouler les stocks achetés à des prix élevés, ce qui se traduit par des coûts toujours élevés pour les consommateurs.
• Les producteurs font preuve d’un optimisme prudent quant à la baisse des prix du cacao, mais s’attendent à ce que les réductions de prix généralisées ne se produisent qu’à la fin de l’année 2026.
• Les ajustements de recettes tels que la réduction de la teneur en cacao et la diminution de la taille des portions resteront probablement en place en raison de la complexité de leur inversion.

Les prix du cacao ont chuté après une hausse record l’année dernière, mais le chocolat reste cher pour les consommateurs. Les fabricants qui ont acheté des fèves de cacao à des prix record sont encore en train d’écouler leurs stocks et ont procédé à des ajustements de recettes qu’il est difficile d’annuler.

L’impact persistant 

Les analystes et les producteurs prévoient que la baisse des prix du cacao commencera à se faire sentir dans les rayons des supermarchés au cours du second semestre de l’année prochaine, bien que ce résultat soit incertain. Les consommateurs, déjà confrontés à l’augmentation des prix des produits d’épicerie tels que le bœuf et le café, continueront à se demander si le chocolat reste un plaisir abordable.

L’augmentation spectaculaire des prix l’année dernière, due à des maladies des cultures et à des conditions météorologiques extrêmes en Côte d’Ivoire et au Ghana – qui fournissent ensemble plus de la moitié du cacao mondial – a eu un impact durable sur l’industrie du chocolat. Des grandes multinationales de l’agroalimentaire aux petits chocolatiers artisanaux, tout le monde s’est démené pour assurer un approvisionnement suffisant en cacao tout en équilibrant les coûts et les bénéfices. Certaines entreprises ont lutté pour leur survie.

Gérer les stocks

Des chocolatiers comme Lambertz, l’une des plus anciennes entreprises de confiserie d’Allemagne, disposent de stocks de cacao suffisants pour durer jusqu’à la mi-2026 en raison des achats effectués lorsque les prix étaient élevés. Ces stocks ont entraîné des coûts supplémentaires importants, équivalant à un cinquième du chiffre d’affaires de l’entreprise l’année dernière. Comme beaucoup d’autres, Lambertz a dû répercuter ces coûts accrus sur les consommateurs, ce qui a entraîné une baisse du volume des ventes.

Les producteurs tentent à présent de récupérer les revenus et les marges bénéficiaires perdus. Bien qu’encourageante, la récente baisse des prix du cacao n’a pas encore donné lieu à des réductions de prix généralisées. Les grands chocolatiers comme Nestlé et Hershey restent prudents, invoquant la volatilité du marché et s’attendant à ce que la « déflation » ne commence que plus profondément en 2026.

Incertitude du marché

Malgré la chute des contrats à terme sur le cacao en dessous de 4 269 euros la tonne en novembre, les prix oscillent actuellement autour de 5 122 euros en raison des inquiétudes liées à la diminution des excédents attendus pour cette saison.

Les défis à long terme auxquels est confrontée la culture du cacao en Afrique de l’Ouest persistent. Les petits exploitants agricoles n’ont pas suffisamment accès aux ressources essentielles telles que les engrais, les plants résistants aux maladies et les outils nécessaires pour s’adapter au changement climatique. Ce déficit d’investissement chronique souligne la nécessité d’une approche plus durable de la production de cacao.

Ajustements des recettes

Pour atténuer la volatilité, les producteurs de chocolat ont procédé à des ajustements tels que la réduction de la teneur en cacao dans les recettes ou la diminution de la taille des portions. Ces changements sont susceptibles de rester en place dans un avenir prévisible en raison de la difficulté de les inverser.

Si les consommateurs n’assisteront pas de sitôt à des baisses de prix significatives, des remises promotionnelles temporaires sont plus probables, selon les experts de l’industrie. L’impact de la baisse des prix du cacao sur le prix du chocolat sera un processus graduel, influencé par la dynamique du marché et les efforts continus de l’industrie pour s’adapter aux nouvelles réalités. (fc)

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