Chaque année, nous passons par le rituel de faire les choses différemment, tant dans notre vie privée qu’au travail. Et pourtant, la plupart des tentatives échouent. Devrions-nous donc arrêter de faire ça ? Ou y a-t-il encore une bonne raison de répéter ce rite annuel ?
Tout le monde le reconnaît. Chaque année, vers la fin du mois de décembre, nous faisons des projets pour donner une nouvelle direction à notre vie. Au travail, nous voulons communiquer autrement avec l’équipe ou nous résoudre à aller à nos réunions en y étant vraiment préparés.
Sur le plan personnel, nous allons boire un peu moins ou arrêter de fumer et être un peu plus chaleureux avec nos proches. Et 2023 sera réellement l’année où nous mangerons moins de viande, prendrons moins l’avion et contribuerons à un environnement meilleur. Parmi les centaines de domaines à améliorer, nous choisissons quelques-uns. Mais cela a-t-il un sens ?
Les chiffres sont contre nous
Stanley Schachter, un brillant psychologue rattaché à l’université de Columbia, a effectué des recherches approfondies sur les addictions – des schémas profondément ancrés et difficiles à changer – et a mis un chiffre dessus. Seuls environ 20 % des bonnes intentions sont vraiment tenues. On peut alors se demander à juste titre s’il est utile de continuer.
2 pas en avant 1 pas en arrière
Mais cette étude comporte une nuance importante. Seuls 20 % des bonnes intentions de cette année-là fonctionnent. Mais les chiffres indiquent que plus on prend de résolutions, meilleurs sont les résultats. Les 80 % restants comprenaient des résolutions qui allaient généralement être adoptées les années suivantes.
C’est en forgeant qu’on devient forgeron, mais cela s’applique aussi au changement de nos habitudes. Il se peut que nous échouions la première fois – 90 % des résolutions échouent au premier essai – mais la situation s’améliore après chaque tentative. Chaque pas que nous faisons ensuite est un pas dans la direction que nous voulons suivre, bien que nous soyons régulièrement bousculés et que nous devions apprendre à gérer la déception.
C’est aussi un excellent moyen d’être reconnaissant d’avoir reçu une année supplémentaire au cours de laquelle nous pouvons désormais vivre véritablement selon nos propres valeurs. Ainsi, un jour, ces résolutions se réaliseront, pour autant que nous continuions à essayer. « Persévérer et continuer à essayer » ; si ça ce n’est pas une bonne résolution.
Xavier Verellen est un auteur et un entrepreneur dans le secteur du vin (www.qelviq.com)