Dans l’actu : la population chinoise a diminué pour la première fois en 60 ans.

• Le Bureau national des statistiques chinois a annoncé que la population totale avait diminué de 850.000 personnes en 2022 pour atteindre 1,41175 milliard.
• Le déclin a officiellement commencé l’année dernière, lorsque les décès ont dépassé les naissances.
• Outre les décès liés au Covid, dont on ne connait pas le nombre réel, la politique « zéro-Covid » pratiquée en Chine ces deux dernières années, et tout récemment abandonnée, a fait chuter le nombre de naissances, selon les spécialistes : l’année dernière, 9,56 millions de bébés sont nés, contre 10,62 millions l’année précédente.
• Le taux de natalité en 2022 était le plus bas depuis 7 décennies, avec 6,77 naissances pour 1 000 personnes, contre 10,41 en 2019.
• Le taux de mortalité était de 7,37 pour 1 000 personnes en 2022, le plus élevé depuis 1970, et en hausse par rapport aux 7,09 décès pour 1 000 personnes en 2019.

L’origine du mal : la politique de l’enfant unique.

• Le déclin trouve son origine dans la politique de l’enfant unique imposée en 1980 par les autorités chinoises. Elle limitait le nombre d’enfants dans le but de stabiliser la population, en privilégiant les garçons.
• Les autorités ont supprimé cette politique en 2016, la remplaçant par une limite de deux enfants, mais le changement est sans doute intervenu trop tard. Désormais, le nombre de femmes en âge de procréer, c’est-à-dire âgées de 15 à 49 ans, a diminué de plus de 4 millions en 2022.
• Selon le dernier rapport des Nations unies, la population chinoise devrait tomber à 1,31 milliard en 2050 pour atterrir à 767 millions d’ici à la fin du siècle.
• L’Inde devrait être le pays le plus peuplé du monde en 2023.

Économie : la Chine peut-elle encore devenir la première puissance économique ?

• Sur le plan économique, on mesure la puissance d’une nation à hauteur de son PIB. En 2022, selon les prévisions du FMI, le PIB courant devrait être de 24.000 milliards pour les États-Unis contre 18.000 milliards pour la Chine.
• Mais la croissance à deux chiffres est dorénavant un lointain souvenir pour la Chine. L’année 2022 est à cet égard particulièrement douloureuse avec une croissance de 3% du PIB. L’année dernière, elle était de 8,4% après une année 2020 logiquement morose à 2,2%.

• La Chine est en pleine phase de japonisation. Dans les années 80, on estimait que le Japon allait rattraper l’économie américaine, avec une croissance moyenne de 5% quand les États-Unis ne faisaient pas mieux que 1%. Finalement, cela n’est jamais arrivé, et la principale raison a été démographique.
• Tout n’est cependant pas perdu pour la Chine qui est déjà, et de loin, la première puissance exportatrice du monde. En outre, en 2019, la Chine était à l’origine de 43% des dépôts de brevets contre seulement 19,3% pour les États-Unis.
• En effet, la croissance économique n’est pas que démographique : la productivité ou la robotisation sont également des variables à prendre en compte, face à une main-d’œuvre qui viendrait à manquer.