La population française a un besoin urgent de consommer davantage de fromage. Depuis le début de la pandémie de coronavirus, les ventes de fromages français ont chuté de 60 %. Le Centre National Interprofessionnel de l’Economie Laitière (Cniel) a donc mis sur pied la campagne Fromagissons pour promouvoir le produit.
‘La crise du coronavirus menace de mettre les producteurs de fromages traditionnels en grande difficulté’, souligne l’organisation. ‘En raison du confinement, la population opte souvent pour l’alimentation de base. Cela se fait donc au détriment des produits de luxe tels que les fromages spéciaux. De plus, la plupart des canaux de distribution du secteur sont fermés.’
Solidarité
‘Pour garder la tête hors de l’eau, de nombreux producteurs laitiers essaient de passer au beurre, à la crème et au lait’, explique le Cniel. ‘La consommation de fromage est en baisse et de nombreux producteurs et entreprises dans toute la France sont en danger. L’industrie laitière appelle la population à faire preuve de solidarité avec les producteurs de fromage.’
‘Un nombre important de producteurs et de transformateurs, souvent de petites entreprises, voient leur situation se détériorer rapidement’, prévient l’organisation. ‘Des milliers de tonnes de fromage devront peut-être être jetées.’
Selon Damien Lacombe, président du collectif laitier Société de Diffusion Internationale Agro-Alimentaire (Sodiaal), la situation risque de devenir particulièrement critique pour de nombreux producteurs. Selon lui, une augmentation rapide de la consommation est donc cruciale. Lacombe ajoute que le secteur a maintenant demandé le soutien du gouvernement français.
Même en Italie, les fromagers ont déjà tiré la sonnette d’alarme. À Salerne, les producteurs de fromage ont lancé des bons d’achat spéciaux. Ils permettent aux consommateurs d’acheter un stock de fromage qui doit encore mûrir pendant un certain temps.
Cela permettra aux producteurs d’avoir accès aux ressources financières nécessaires pour surmonter cette période problématique. Dans quelques mois, une fois la crise résolue, le consommateur pourra aller chercher sa commande chez les producteurs de fromage.
Des frites, des frites, des frites!
En Grande-Bretagne, on met également en garde contre la disparition de centaines de petits éleveurs et de fromagers artisanaux. En raison de la fermeture des restaurants britanniques, ces producteurs ont perdu jusqu’à 90 % de leurs revenus.
Les supermarchés britanniques vendent principalement des fromages provenant de producteurs industriels. ‘En raison de la crise, un certain nombre de fromages anglais traditionnels sont en danger de disparition’, déclare le secteur.
En Belgique, Belgapom, la fédération sectorielle de l’industrie de la pomme de terre, demande aux consommateurs de manger des frites deux fois par semaine. ‘Sinon, de grands stocks de pommes de terre risquent de devoir être détruits’, indique l’organisation.
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