S’étant fixé pour objectif de vivre sans tabac d’ici 2025, le gouvernement néo-zélandais a présenté toute une série de propositions permettant d’y arriver. Certaines sont radicales.
‘Nous avons besoin d’une nouvelle approche. Environ 4.500 Néo-Zélandais meurent chaque année à cause du tabac, et nous devons faire des progrès accélérés pour pouvoir atteindre cet objectif [de Smokefree 2025]. […] Le maintien du statu quo, sans programme de lutte antitabac, ne nous permettra pas d’y parvenir’, a déclaré jeudi la Dr Ayesha Verrall, ministre néo-zélandaise associée de la Santé.
La Dr Verrall a ensuite avancé une liste de propositions qui devraient permettre de débarrasser la Nouvelle-Zélande du tabac :
- Avancer l’âge légal pour acheter du tabac et pour en fumer, actuellement fixé à 18 ans.
- Interdire la vente de tabac et de cigarettes à toute personne née après 2004, et donc les rendre illégaux pour toute cette génération.
- Réduire la quantité de nicotine dans les produits à base de tabac.
- Fixer un prix de vente minimum pour le tabac.
- Restreindre les lieux où le tabac et les cigarettes peuvent être vendus.
Une initiative largement saluée, mais…
Bon nombre d’organisations de santé publique ont soutenu les propositions du gouvernement néo-zélandais. ‘Cette proposition va au-delà de l’aide à l’arrêt du tabac. Le gouvernement fait preuve d’un engagement à empêcher les jeunes de commencer à fumer et à faire baisser les taux de tabagisme’, a déclaré Lucy Elwood, directrice générale de la Société du cancer.
Elwood a également rappelé qu’en moyenne il y a six magasins qui vendent du tabac à moins de 10 minutes de marche des écoles secondaires néo-zélandaises. De plus, d’après les calculs de son organisation, il y a quatre fois plus de détaillants de tabac dans les communautés à faible revenu, où les taux de tabagisme sont les plus élevés. ‘Ces inégalités flagrantes sont la raison pour laquelle nous devons protéger les générations futures des méfaits du tabac’, a-t-elle indiqué.
Evidemment, ces mesures ne font pas l’unanimité. Le parti de droite ACT (dans l’opposition) s’est notamment inquiété de la proposition visant à diminuer la nicotine dans les produits. ‘Les fumeurs néo-zélandais qui peuvent le moins se le permettre dépenseront davantage que d’habitude [pour avoir leur dose] et nuiront à leur tour à leur entourage si le gouvernement impose une teneur en nicotine plus faible’, a déclaré Karen Chhour, porte-parole de l’ACT pour le développement social et l’enfance, dans un communiqué.
Parmi les autres critiques émises par les détracteurs de ces propositions, il y a la crainte que des petits commerçants ne puissent plus survivre financièrement en cas de chute de leurs ventes de tabac. Certains s’inquiètent également d’une accentuation du marché noir du tabac en Nouvelle-Zélande.
Le tabagisme est responsable d’un décès par cancer sur quatre en Nouvelle-Zélande, et environ un demi-million de Néo-Zélandais fument quotidiennement.
Sur le même sujet: