Principaux renseignements
- La Pologne constate une forte augmentation des cyberattaques attribuées à la Russie et à la Biélorussie, s’inscrivant dans un schéma plus large de guerre hybride russe en Europe.
- Le Premier ministre polonais Donald Tusk accuse des hackers russes d’avoir attaqué les sites web des partis de sa coalition gouvernementale.
- Des publicités politiques payantes sur Facebook, identifiées comme potentiellement manipulatoires par un institut d’État, ont été retirées par Meta.
Accusations d’ingérence électorale
À quelques jours des élections présidentielles polonaises, le Premier ministre Donald Tusk a accusé des hackers russes d’avoir ciblé les sites web de sa coalition gouvernementale. Les attaques auraient principalement visé la plateforme civique (PO), ainsi que les sites de ses alliés de gauche et du Parti paysan polonais (PSL).
Tusk a partagé ces informations sur le réseau social X, précisant que les services de sécurité polonais travaillaient activement à contrer ces attaques persistantes.
Des publicités politiques suspectées
Rafał Trzaskowski, maire de Varsovie et favori des élections, se trouve au cœur de la controverse. Les autorités polonaises enquêtent sur des publicités politiques payantes sur Facebook, identifiées comme potentiellement manipulatoires par l’institut d’État NASK et signalées à Meta, qui les a retirées.
Selon le NASK, les comptes publicitaires concernés ont dépensé davantage en contenu politique cette semaine qu’aucun autre comité électoral, suggérant une tentative délibérée de favoriser un candidat tout en discréditant ses adversaires.
Guerre hybride russe en Europe
La Pologne subit une recrudescence d’attaques cybernétiques attribuées à des acteurs russes et biélorusses, avec jusqu’à mille incidents quotidiens. Ces attaques seraient une réponse au soutien constant de la Pologne à l’Ukraine.
En septembre 2024, le gouvernement polonais a accusé la Russie et la Biélorussie de mener une « cyberguerre de facto », employant des tactiques comme le chantage informationnel contre des individus et institutions.
Un schéma d’agression plus large
Ces cyberattaques s’inscrivent dans un modèle plus vaste de guerre hybride russe en Europe, devenu plus fréquent et agressif depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, selon des rapports de services gouvernementaux et de renseignement dans dix pays européens.
Les groupes de hackers russes utilisent diverses stratégies : attaques contre les infrastructures ukrainiennes, sabotage d’infrastructures civiles européennes et tentatives d’influence sur des élections étrangères.
Réponse européenne aux cybermenaces
Le ministère français des Affaires étrangères a précédemment accusé le renseignement militaire russe (GRU) d’avoir intensifié les cyberattaques contre des ministères français, des entreprises de défense et des think tanks. Le gouvernement français dénonce des tentatives de déstabilisation du pays, selon le Kyiv Independent.
En réponse, l’Ukraine et l’Union européenne ont signé en mars un protocole d’accord visant à renforcer la coopération transfrontalière en matière de cybersécurité. L’initiative se concentre sur la recherche commune, l’innovation et des projets financés par l’UE pour contrer les menaces cybernétiques.
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