Le plus grand gisement d’hydrogène blanc découvert en France : une bonne nouvelle pour la transition énergétique, mais de quoi s’agit-il ?

Qui aurait imaginé qu’un bassin minier en Lorraine renfermait sans doute la plus grande source d’hydrogène blanc mise à jour au monde ? Cette ressource naturelle est une véritable mine d’or pour la transition énergétique, on vous explique pourquoi.

Pourquoi est-ce important ?

L'hydrogène blanc se profile comme une des solutions de remplacement aux combustibles fossiles dans la transition énergétique. Il offre une réponse à la décarbonation des transports de masse, tels que camions et avions, où les batteries électriques montrent leurs limites. Cette ressource est également cruciale pour l'industrie, étant un élément essentiel dans la production d'acier, d'engrais et de divers produits chimiques.

Dans l’actu : Deux chercheurs de CNRS français ont découvert par hasard le plus grand gisement d’hydrogène blanc au monde. L’ironie du sort : ils cherchaient initialement… des combustibles fossiles.

  • Jacques Pironon et Phillipe De Donato évaluaient la quantité de méthane présente dans les sous-sols du bassin minier lorrain à l’aide d’une sonde spécialisée.
  • Sauf que cette sonde a détecté la présence d’un grand réservoir contenant entre 6 millions et 250 millions de tonnes d’hydrogène. Ce qui en ferait le plus grand jamais découvert au monde.
  • Prochaine étape : forer jusqu’à 3.000 mètres de profondeur pour avoir une idée plus précise de la quantité exacte d’hydrogène blanc dans ce bassin.

Une source précieuse d’énergie renouvelable

Zoom avant : De quoi parle-t-on ?

  • Appelé aussi hydrogène « natif » ou « naturel », l’hydrogène blanc est une ressource présente dans la croûte terrestre à l’état naturel, contrairement au dihydrogène d’origine industrielle, ou synthétisé en laboratoire. Le processus précis de la formation de cet hydrogène mérite encore de plus amples recherches.
  • Il se distingue de l’hydrogène vert, issu de sources renouvelables, et de l’hydrogène gris ou brun, extrait des énergies fossiles et donc polluant. Ces deux types d’hydrogène demandent de grandes quantités d’énergie pour leur production.
  • À l’inverse, l’hydrogène blanc est moins cher – puisque présent dans la nature – et plus respectueux de l’environnement. Il ne demande aucune énergie pour sa production, et la seule chose qui en ressort lorsqu’on le brûle est de l’eau.

De multiples usages pratiques :

  • Énergie : L’hydrogène est un vecteur énergétique. Il se stocke, se transporte et produit de l’énergie.
  • Transport : Les véhicules électriques peuvent utiliser l’hydrogène comme carburant via une pile à combustible.
  • Stockage d’énergie : L’hydrogène stocke l’électricité des énergies renouvelables. L’électricité solaire et éolienne excédentaire peut créer de l’hydrogène, ensuite reconverti en courant.
  • Production d’électricité et de chaleur : L’hydrogène sert aussi à produire de l’électricité et de la chaleur.
  • Industrie : L’hydrogène sert majoritairement dans la chimie et le raffinage. Plus de 80 % sont utilisés pour créer de l’ammoniac et désulfurer les carburants.

« 500 millions de tonnes d’hydrogène pendant 200 ans »

Zoom arrière : Cet hydrogène blanc semble être une source d’énergie idéale, mais faut-il encore le trouver.

  • Selon Geoffrey Ellis, géochimiste de l’US Geological Survey, il pourrait y avoir des dizaines de milliards de tonnes d’hydrogène blanc à l’échelle mondiale, déclare-t-il à CNN.

« La majeure partie de cette quantité se trouvera presque certainement dans de très petites accumulations ou très loin des côtes, ou tout simplement trop profonde pour être réellement rentable à produire. Mais si seulement 1% pouvait être trouvée, cela fournirait 500 millions de tonnes d’hydrogène pendant 200 ans. »

Geoffrey Ellis, géochimiste de l’US Geological Survey
  • Ce qui nous permettrait une belle avancée, alors que seules 100 millions de tonnes d’hydrogène sont actuellement produites annuellement dans le monde.
  • En parallèle, l’Agence internationale de l’énergie appelle les gouvernements à se réveiller pour favoriser les projets dans l’hydrogène vert. Le manque de subventions n’incite notamment pas les développeurs à casser leurs propres tirelires.

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