L’assureur-crédit Allianz Trade a comparé les données sur les faillites dans le secteur de la construction entre 2023 et 2024. L’entreprise observe une tendance à la hausse et craint que les chiffres de 2025 ne confirment cette évolution croissante.
Principaux renseignements
- Le nombre de faillites en Belgique augmente de 21 % et devrait atteindre un pic en 2025.
- 2025 pourrait marquer une amélioration pour le secteur, qui serait confirmée en 2026.
- Le poids de la dette pèse lourdement sur les entreprises belges de construction, bien qu’une baisse des taux d’intérêt pourrait apporter un soulagement.
Dans l’actualité : la comparaison d’Allianz Trade montre des chiffres marquants pour toute l’Europe.
- L’assureur a comparé les chiffres des faillites entre janvier et août 2023 et la même période en 2024. De nombreuses villes européennes ont enregistré une hausse.
- En Belgique, le nombre de faillites dans la construction a augmenté de 21 %.
- L’Allemagne présente une hausse similaire avec 20 %.
- En France (+31 %) et en Italie et en Suède (+35 % chacun), la situation est encore plus préoccupante.
- Aux Pays-Bas, la hausse des faillites n’est que de 4 %.
- Rien qu’en septembre 2024, 306 entreprises belges de construction ont fait faillite, d’après Allianz Trade. De plus, la plupart des entreprises actives fonctionnent à l’équilibre ou sont en déficit. Selon l’étude, le pic de cette hausse est attendu pour 2025, une fois les chiffres définitifs de 2024 connus. Cela place la construction dans le top 3 des secteurs les plus touchés par les faillites.
- Johan Geeroms, Directeur Risk Underwriting Benelux chez Allianz Trade, explique les raisons de cette situation : « Il s’agit souvent d’entreprises lourdement financées qui subissent des retards en raison de paiements tardifs ou de projets reportés pour cause de permis en attente ou de contestations de riverains. »
Des signes de reprise possibles
À suivre : une baisse des faillites est-elle envisageable après le pic ?
- L’étude indique également que le secteur de la construction pourrait connaître un redressement en 2025, ce que confirmeraient les chiffres de 2026. Cependant, Geeroms reste prudent, évoquant des budgets publics réduits, la difficulté à recruter du personnel qualifié, le vieillissement de la population et des conditions climatiques de plus en plus extrêmes comme obstacles potentiels.
- La baisse des taux d’intérêt, actuellement fixés à 3,25 %, est néanmoins encourageante. Les entreprises de construction européennes, avec leur niveau élevé d’endettement, sont vulnérables lorsque les taux sont élevés. Les entreprises belges affichent un ratio d’endettement net de 67 %, soit le montant total des dettes divisé par les capitaux propres totaux.
- Geeroms souligne cependant qu’une baisse des taux d’intérêt ne produira d’effet qu’après environ six mois.
- De plus, la diminution des coûts des matériaux pourrait aussi apporter un certain soulagement, bien que ces baisses doivent être compensées par l’augmentation des coûts salariaux, des réglementations plus strictes et des marges faibles.