Bien que la production pétrolière de la Russie ait légèrement augmenté l’année dernière, malgré toutes les sanctions occidentales, l’avenir semble moins brillant pour le Kremlin.
La machine du pétrole russe est cassée à jamais

Pourquoi est-ce important ?
L'Occident, principalement l'Europe, s'est empressé d'utiliser les combustibles fossiles russes bon marché pour assurer sa croissance économique au cours des dernières décennies. Mais depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, cette relation mutuellement bénéfique a pris fin. Les deux régions doivent maintenant trouver d'autres partenaires pour soutenir leurs économies.Dans l’actu : Les analystes du géant pétrolier BP pensent que l’industrie pétrolière russe sera durement touchée à long terme.
- La production de l’or noir russe pourrait chuter de 25 à 42% d’ici 2035, selon une analyse publiée par la société fin janvier.
- Selon BP, la production pétrolière du pays n’atteindra que 7 à 9 millions de barils par jour cette année-là. En 2019, année de référence, le pays extrayait 12 millions de barils par jour, soit environ un huitième de la production mondiale.
- Cela sera principalement dû à l’arrêt de sa coopération avec l’Occident. Bien que la Russie a pu encore revendre du pétrole à des pays comme l’Inde et la Chine (à des prix fortement réduits) en 2022, cette tactique n’est pas viable. Après tout, la Russie vendait du pétrole avec une réduction allant jusqu’à 40 % par rapport au prix du baril de Brent, le prix de référence dans notre région.
Embargo pleinement mis en œuvre
À noter : le 5 février, un embargo européen sur les produits pétroliers tels que le diesel et le mazout en provenance de Russie est entré en vigueur.
- L’UE n’autorise plus les navires battant pavillon européen à transporter des produits pétroliers de la Russie vers des pays tiers. Les services de soutien qui facilitent cette démarche sont désormais également interdits.
- Une interdiction similaire des importations de pétrole brut en provenance de Russie a déjà pris effet le 5 décembre 2022. À l’époque, le G7, le groupe des sept principaux États industriels, a aussi immédiatement mis en œuvre un plafonnement des prix du pétrole.
- Selon l’UE, l’interdiction de transport vers des pays tiers ou de couverture des navires par des assurances occidentales « ne s’applique pas si le pétrole brut ou les produits pétroliers sont achetés à un prix égal ou inférieur au plafond du prix du pétrole ».
- Le prix maximum du baril de pétrole brut est de 60 dollars. À titre de comparaison, au moment de la rédaction de cet article, le baril de pétrole Brent se négocie à environ 80 dollars. Le prix de référence du pétrole russe, Urals, est à moins de 51 dollars le baril. Le plafond pour le diesel est de 100 dollars le baril, et de 45 dollars pour le mazout.
Le gagnant est l’OPEP
Et maintenant : selon l’analyse de BP, le cartel pétrolier OPEP comblera le vide sur le marché. En conséquence, l’alliance, qui produit déjà environ 40 % du pétrole mondial, deviendra encore plus dominante.
- Selon BP, l’OPEP produira entre 45 et 65% de tout le pétrole d’ici 2050.
- Cela ne signifie pas pour autant que la production mondiale de pétrole va continuer à augmenter. Au contraire, BP prévoit que le monde ne produira « que » 70 à 80 millions de barils par jour en 2050, contre environ 100 millions aujourd’hui.
(CP)