Principaux renseignements
- La réduction des droits de douane américains sur les exportations suisses devrait stimuler la croissance économique de la Suisse.
- La consommation privée reste un moteur de croissance fiable pour la Suisse, soutenue par une faible inflation et une augmentation positive des salaires nominaux.
- Plusieurs risques à la baisse menacent l’économie suisse, notamment les réductions potentielles des prix des produits pharmaceutiques aux États-Unis, l’escalade des conflits commerciaux et la poursuite de l’appréciation du franc suisse.
L’avenir économique de la Suisse semble quelque peu incertain malgré les récents développements positifs, selon KOF Swiss Economic Institute.
Droits américains
Bien que l’institut KOF prévoit une croissance modeste du produit intérieur brut (PIB) de 1,4 pour cent pour 2025 et un léger ralentissement à 1,1 pour cent en 2026, avant de remonter à 1,7 pour cent en 2027, ces perspectives sont influencées par plusieurs facteurs.
La réduction des tarifs américains sur les exportations suisses, passant de 39 pour cent à 15 pour cent à la suite d’un accord commercial négocié en novembre, devrait stimuler la croissance. Cependant, le contexte économique international en ralentissement atténue en partie cet effet positif.
L’économie suisse s’est stabilisée vers la fin de l’année, principalement grâce à l’allégement des tensions commerciales avec les États-Unis. Bien que l’accord de réduction des tarifs soit important, il n’a pas force de loi, ce qui laisse subsister une certaine incertitude quant aux effets à long terme.
Développements internationaux
L’évolution de la situation internationale pose également des défis. La zone euro reste confrontée à une faible croissance, en particulier en Allemagne où les mesures de relance budgétaire sont retardées.
Les exportations de la Suisse ont été affectées par les droits de douane tout au long de l’année, bien que le secteur pharmaceutique ait connu une augmentation substantielle de ses exportations vers les États-Unis. Dans l’ensemble, les effets négatifs des droits de douane ont été moins importants que prévu.
Toutefois, les perspectives pour les exportations américaines restent modérées en raison de la persistance des droits de douane et du ralentissement de l’économie américaine. L’affaiblissement de la demande chinoise et la tendance à la production intérieure pèsent sur les perspectives d’exportation, en particulier pour les industries sensibles aux cycles économiques.
Demande plus forte en Europe
Ces défis sont partiellement atténués par une demande plus forte de la part de l’Europe. Les effets de rebond consécutifs à la forte hausse des exportations en début d’année ont entraîné une baisse plus marquée que prévu des exportations de biens, en particulier dans le secteur pharmaceutique, tandis que les importations de biens se sont avérées plus résistantes.
Sur le plan intérieur, l’activité d’investissement reste prudente. Les investissements en équipements ont stagné et restent inférieurs aux niveaux de l’année précédente. Un retour à des conditions politiques et économiques normales est essentiel pour relancer la dynamique d’investissement. De même, le secteur de la construction continue de lutter contre un ralentissement de la construction résidentielle et une faiblesse cyclique des investissements dans les bâtiments industriels et commerciaux. Seule une reprise progressive est attendue lors de la période de prévision.
Consommation privée
La consommation privée est un moteur de croissance fiable. Soutenues par une faible inflation et des augmentations positives des salaires nominaux qui soutiennent les revenus réels, les dépenses de consommation ont augmenté régulièrement. Bien que l’on s’attende à une lente reprise du marché du travail, la consommation reste largement soutenue.
En revanche, la consommation publique croît à un rythme beaucoup plus lent en raison des contraintes budgétaires au niveau fédéral et cantonal, ainsi que d’un programme d’assainissement à venir à partir de 2027.
Marché du travail
Le marché du travail suisse continue de s’affaiblir. Le taux de chômage a encore augmenté, tandis que l’emploi a diminué pendant deux trimestres consécutifs. Les indicateurs avancés n’offrent aucun signe de redressement et les offres d’emploi restent peu nombreuses. Bien que les prévisions d’embauche des entreprises se soient légèrement améliorées, elles restent modérées, ce qui laisse supposer que la croissance de l’emploi reste atone.
Le taux de chômage devrait encore augmenter légèrement pour atteindre 3,1 pour cent. La croissance des salaires devrait se modérer, mais les hausses de salaires réels devraient rester possibles grâce à la faiblesse de l’inflation.
Inflation inférieure aux prévisions antérieures
L’inflation est tombée en dessous des prévisions précédentes, sous l’effet d’une hausse des prix des loyers plus faible que prévu. Pour 2026, l’institut KOF prévoit un taux d’inflation de 0,3 pour cent, suivi d’une hausse modérée à 0,6 pour cent en 2027. L’appréciation du franc suisse et la baisse des prix de l’énergie exercent une pression désinflationniste sur l’horizon de prévision.
L’institut KOF prévoit que la Banque nationale suisse (BNS) maintiendra son taux directeur à 0 pour cent pendant toute la période de prévision. (uv)
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