Les personnes atteintes de maladies auto-immunes courent deux fois plus de risques de souffrir de troubles psychiques


Principaux renseignements

  • Les personnes atteintes de maladies auto-immunes ont presque deux fois plus de risques de souffrir de dépression et de troubles anxieux que la population générale.
  • Les femmes concernées rapportent plus fréquemment des problèmes psychologiques que les hommes (32 pour cent contre 21 pour cent).
  • Les chercheurs appellent à un dépistage systématique de la santé mentale chez ces patient·es, en particulier chez les femmes.

Une étude récente, publiée dans la revue BMJ Mental Health, révèle un lien clair entre les maladies auto-immunes et les troubles de la santé mentale. Les chercheurs ont analysé les données de plus de 1,5 million de Britanniques. Il en ressort que les personnes atteintes d’une maladie auto-immune souffrent presque deux fois plus souvent de troubles psychiques tels que la dépression et l’anxiété que celles qui n’en souffrent pas.

Chez les personnes non atteintes d’une maladie auto-immune, le taux était de 18 pour cent. Pour celles vivant avec ce type de pathologie, il montait à 29 pour cent. Les femmes en particulier rapportaient des troubles psychiques : 32 pour cent contre 21 pour cent chez les hommes ayant un diagnostic similaire.

Une recherche qui met en lumière les mécanismes

Les chercheurs pensent que des différences liées aux hormones sexuelles, à des facteurs génétiques et à la présence d’anticorps circulants pourraient expliquer pourquoi les femmes souffrent plus souvent de problèmes de santé mentale lorsqu’elles sont atteintes d’une maladie auto-immune.

Ces résultats soulignent l’interdépendance étroite entre la santé physique et la santé mentale. L’inflammation chronique, caractéristique typique des maladies auto-immunes, semble jouer un rôle central dans l’apparition de troubles dépressifs et anxieux.

Un appel au dépistage

« Les troubles psychiatriques ne sont pas de simples problèmes ‘au-dessus du cou’. Ce sont des maladies qui affectent l’ensemble du corps », explique le professeur Daniel Smith, psychiatre à l’Université d’Édimbourg et auteur principal de l’étude, dans une interview accordée à Euronews.

Il insiste sur la forte comorbidité entre maladies physiques et mentales, et appelle à une approche médicale plus globale. Les auteurs demandent donc une prise en charge structurelle de la santé mentale pour les personnes atteintes de maladies auto-immunes. Une attention particulière doit être portée aux femmes.

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