En cas de pénurie de gaz, le Royaume-Uni coupera ses approvisionnements vers l’Europe

À mesure que la menace de pénuries de gaz devient de plus en plus présente, la solidarité entre les pays semble déjà se détériorer. Le Royaume-Uni a déjà prévenu qu’il couperait les pipelines vers la Belgique et les Pays-Bas en cas de pénuries.

La stratégie des pays occidentaux pour faire pression sur Moscou a des conséquences directes. La Russie a déjà réduit ses exportations de gaz vers plusieurs pays européens, dont récemment l’Allemagne, faisant craindre le pire pour cet hiver. Et si les pays se pressent pour remplir leurs stocks en prévision des basses températures, c’est surtout la menace d’une coupure complète des exportations de gaz russe qui les poussent à accélérer le processus.

Si cette menace venait à devenir réalité, la pression sur l’approvisionnement énergétique mondiale ne serait qu’exacerbée. Les pénuries pourraient apparaitre aux quatre coins du monde. Une possibilité à laquelle le Royaume-Uni s’est déjà préparé : si le pays venait à être frappé par des pénuries extrêmes au cours des mois à venir, les gazoducs vers la Belgique et les Pays-Bas seront coupés.

Un plan en plusieurs étapes

Cette solution s’inscrit dans un plan en plusieurs étapes visant à réagir à de potentielles pénuries de gaz. Avant d’en arriver à cette solution extrême, le gouvernement britannique réduirait l’approvisionnement des gros utilisateurs industriels et demanderait également aux consommateurs de réduire leur consommation domestique, rapporte le Financial Times.

Pour l’heure, les deux interconnexions sous-marines vers la Belgique et les Pays-Bas fonctionnent au maximum de leur capacité. Les pipelines exportent 75 millions de mètres cubes de gaz par jour vers le continent européen, et ce, depuis le mois de mars.

Une solution à double tranchant

Le fait est que le risque de pénuries extrêmes au Royaume-Uni est assez faible puisque le pays dispose de bonnes quantités de gaz, y compris d’importations de gaz naturel liquéfié. Le problème repose principalement sur sa faible capacité de stockage.

Si le Royaume-Uni venait à être forcé à avoir recours à cette solution, cela pourrait lui jouer des tours, car « Les intlrconnexions jouent un rôle important dans la sécurité énergétique européenne, permettant aux volumes de GNL débarqués au Royaume-Uni d’être transportés vers le stockage européen en été, ce qui fournit un tampon pour les volumes à renvoyer au Royaume-Uni où le stockage est limité, pendant les mois d’hiver », comme l’a souligné l’analyste d’Investec, Nathan Piper.

Les compagnies gazières européennes ont d’ailleurs averti le Royaume-Uni qu’une telle action pourrait se retourner contre lui. « Je leur recommanderais sans hésiter [au Royaume-Uni] de reconsidérer l’arrêt de l’interconnexion [en cas de crise] », a déclaré Bart Jan Hoevers, président du Réseau européen des gestionnaires de réseau de transport de gaz, au Financial Times. « Parce que si elles [les interconnexions] sont bénéfiques pour le continent en été, elles le sont également pour le Royaume-Uni en hiver. »

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