Les pays du Golfe sont les vrais gagnants de la guerre en Ukraine : le FMI leur prédit un bénéfice de 1.300 milliards de dollars

La flambée des prix du pétrole rendra les États du Golfe plus riches de 1.300 milliards de dollars dans les années à venir, estime le Fonds monétaire international (FMI). Tandis que le reste du monde souffre d’une inflation croissante et de craintes de récession.

Selon Jihad Azour, directeur général du FMI pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, les États du Golfe se porteront bien au cours des quatre prochaines années. Le monde arabe abrite certains des plus grands producteurs de pétrole et de gaz du monde ; l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis et le Koweït, entre autres, enregistreront d’énormes bénéfices dans les années à venir, selon M. Azour.

En raison de l’augmentation des prix du pétrole, notamment depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie voisine, les économies de ces pays se portent très bien. Fin juillet, par exemple, il a été annoncé que l’économie saoudienne avait connu une croissance de plus de 11% au cours du deuxième trimestre. La croissance économique des Émirats arabes unis devrait également atteindre son niveau le plus élevé depuis plus de dix ans.

Investissements en Occident

Les bénéfices du pétrole servent notamment à investir dans des grandes firmes occidentales. Par exemple, le Public Investment Fund (PIF), le fonds souverain d’Arabie saoudite, qui gère quelque 620 milliards de dollars d’actifs, en a investi 7,5 milliards dans des actions américaines telles que PayPal, Amazon et BlackRock au cours du dernier trimestre. Les autres États du Golfe disposent également d’énormes portefeuilles d’investissement et, compte tenu de la chute du cours des actions, il est extrêmement avantageux pour eux de se diversifier dans des actifs étrangers.

Cette diversification est nécessaire pour les États du Golfe car, si ce n’est pas la première fois que les économies de ces pays se portent particulièrement bien grâce aux prix élevés du pétrole, selon le Financial Times, ces périodes sont souvent suivies de ralentissements économiques lorsque ce dernier chute.

Pour cette raison, les puissances de la région veulent trouver d’autres moyens de soutenir leurs économies. Selon M. Azour, il est donc important que les États du Golfe « investissent les bénéfices escomptés dans l’avenir », en préparant notamment la transition énergétique. « C’est un moment important pour eux d’accélérer (le développement de, ndlr) des secteurs comme la technologie et c’est quelque chose qui leur permettra d’augmenter la productivité », a déclaré le directeur du FMI pour la région.

MB

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