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Le parlement britannique : « L’hydrogène n’est pas une panacée pour des émissions nettes nulles »

Le parlement britannique : « L’hydrogène n’est pas une panacée pour des émissions nettes nulles »
Brits parlementslid Greg Clark (Tories) — Foto door Christopher Furlong/Getty Images)

La commission des sciences et de la technologie de la Chambre des communes déclare dans un rapport que si l’hydrogène gazeux « possède plusieurs propriétés attrayantes, la plupart des éléments que nous avons reçus montrent clairement qu’avec les technologies actuelles, ce n’est pas une panacée ».

Pourquoi est-ce important ?

Les Britanniques veulent atteindre l'objectif de zéro émission de carbone d'ici 2050. Un nombre croissant de pays - dont la Belgique - considèrent le développement de la technologie de l'hydrogène comme l'un des principaux moyens d'atteindre ces objectifs. Toutefois, il reste encore un (très) long chemin à parcourir avant de pouvoir exploiter pleinement le grand potentiel durable que certains estiment que le vecteur énergétique possède.

Dans l’actualité : un rapport volumineux et réaliste sur le rôle de l’hydrogène dans la transition énergétique, rédigé par des législateurs britanniques influents.

La conclusion : l’hydrogène peut jouer un rôle – bien que limité – en tant que vecteur énergétique dans des applications de niche.

  • « Alors que le Royaume-Uni s’efforce d’atteindre une économie sans carbone, l’hydrogène est susceptible de pouvoir jouer un rôle spécifique, mais limité dans divers secteurs pour décarboniser là où d’autres technologies – telles que l’électrification et les pompes à chaleur – ne sont pas possibles, pratiques ou économiques », a-t-il déclaré.

Émissions de gaz à effet de serre

En matière de réduction des émissions, le vœu pieux est-il le père de la pensée ? « Pour apporter une contribution majeure à la réduction des émissions de gaz à effet de serre au Royaume-Uni, la production d’hydrogène nécessite des progrès significatifs dans le déploiement économique du CCUS [capture, utilisation et stockage du carbone, ndlr] et/ou le développement de la capacité de transformation des énergies renouvelables en hydrogène », indique le rapport.

  • « Le calendrier est incertain, et il serait imprudent de supposer que l’hydrogène pourrait contribuer très largement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre du Royaume-Uni à court ou moyen terme. »
  • Le président de la commission, Greg Clark, un député conservateur, a noté qu’il existe « des défis importants en matière d’infrastructure liés à la conversion de nos réseaux énergétiques pour l’utilisation de l’hydrogène et une incertitude quant au moment où l’hydrogène à faible teneur en carbone pourra être produit à grande échelle et à un coût économique ».
  • Mais il existe des applications importantes pour l’hydrogène dans certaines industries et il pourrait s’agir, pour reprendre les termes d’un témoin lors de notre enquête, d’une « grande niche », affirme également M. Clark.

« Pas de chaudières à hydrogène »

Des cas d’utilisation concrets : « Par exemple, nous ne sommes pas d’accord avec la recommandation de la commission sur le changement climatique selon laquelle le gouvernement devrait exiger que les nouvelles chaudières domestiques soient prêtes pour l’hydrogène à partir de 2025 », poursuit-elle.

  • Car : « Si l’hydrogène devait remplacer complètement ou substantiellement le gaz dans les systèmes de chauffage domestique, cela nécessiterait probablement un programme à grande échelle et coûteux pour remplacer les chaudières, les compteurs et l’infrastructure du réseau. »
  • Mais : H2 conviendrait alors dans les zones difficiles à électrifier, comme certaines parties du réseau ferroviaire.
  • L’hydrogène pourrait également jouer un rôle très important en tant que source d’énergie pour les industries à forte intensité énergétique, comme dans la production d’acier, de verre ou de minéraux.

En outre : René Peters, haut responsable néerlandais de l’institut de recherche sur l’énergie TNO, a exprimé plus ou moins les mêmes idées dans une interview récente accordée à Business AM Radio.

  • « Je pense que l’hydrogène va jouer un rôle très important pour rendre l’industrie lourde plus durable », a déclaré M. Peters.
  • « Pensez à la sidérurgie, à la chimie, mais aussi aux raffineries, peut-être au trafic routier, à la mobilité. Car là-bas, l’électricité et l’électrification ne sont pas toujours possibles, en raison de températures élevées, par exemple, ou d’un besoin en électricité trop important. »

L’hydrogène dans les centrales à gaz

On a également appris fin octobre que, pour la première fois, de l’hydrogène sera mélangé à la turbine d’une centrale à gaz au Royaume-Uni.

  • C’est Centrica Business Solutions, un géant britannique qui fournit des solutions énergétiques « innovantes » à ses entreprises clientes, qui a déclaré qu’il injecterait de l’hydrogène dans la centrale à gaz de Brigg, dans l’est de l’Angleterre.
  • La centrale de 49 mégawatts (MW) est une centrale électrique de secours. Cela signifie qu’il est conçu « pour répondre à la demande pendant les heures de pointe ou lorsque la production d’énergie renouvelable est faible », selon la déclaration.
  • Pourquoi ? « Le mélange de l’hydrogène avec le gaz naturel réduit l’intensité globale du carbone », a fait valoir Centrica.

(JM)

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